
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
Cinq classes, presque une centaine d’enfants du CP au CM2… Tous devaient partir à La Tranche-sur-Mer, en Vendée, du 9 au 13 mai. Malheureusement, la Covid-19 est passée par là et l’équipe d’enseignants de l’école Jean-Mermoz, à Poitiers, a préféré renoncer. « On a eu du mal à se projeter, indique Anne Durpaire, la directrice. Quand on organise un voyage scolaire, on travaille dessus toute l’année avec les élèves dans différentes matières. Encore une fois, il y avait de grandes chances qu’on ne puisse pas partir à cause du protocole. » Les consignes se sont assouplies aujourd’hui. Mais il y a plusieurs mois, au moment de monter le projet, tout « brassage » d’élèves était impossible, ni dans le bus, ni dans les chambres, ni sur les actions pédagogiques. Or, l’un des intérêts de ce genre de « classe transplantée » est justement de mélanger petits et grands. L’inspection académique a déconseillé à l’équipe d’y aller sans vraiment lui interdire. Mais que d’efforts à engager sans certitude au bout. « On est épuisé par ces deux années de Covid, reprend la directrice. C’était difficile de laisser l’école alors que je dois aujourd’hui encore signaler les cas positifs et prévenir les parents. »
« Les sorties scolaires sans hébergement (théâtre, musée, cinéma …) et voyages scolaires avec nuitée(s) sont autorisés, précise le ministère de l’Education nationale dans une foire aux questions mise à jour le 10 mars sur son site Internet. Ils doivent être organisés dans le strict respect des conditions sanitaires et de sécurité. » C’est le guide sur lequel se sont appuyés le principal du collège Gérard-Philipe à Chauvigny et son équipe pour organiser un voyage au Mémorial de Caen en février. « On s’est posé beaucoup de questions parce que les sorties à la journée et les voyages scolaires font partie de la vie des établissements », relate Pierre Alix. Deux classes étaient de la partie. « On a considéré qu’elles ne constituaient qu’un seul groupe. » Tous les élèves devaient justifier d’un test PCR réalisé moins de 48 heures avant le départ. Les encadrants ont veillé à emporter suffisamment d’autotests et, surtout, ils devaient être en mesure d’isoler un ou plusieurs élèves voire des enseignants déclarés positifs sur place. Au vu de la situation sanitaire, le protocole a beaucoup évolué. « On a préparé ce voyage sans savoir si nous pourrions partir, les parents nous ont fait confiance. Si cela ne s’était pas fait, on aurait remboursé les fonds engagés », assure le principal avant de conclure : « Tout le monde était surtout très content qu’un voyage puisse de nouveau se faire. » Les écoles, collèges et lycées de la Vienne prévoient plus de 70 voyages d’ici les grandes vacances. Plus faible que d’habitude, ce chiffre prouve que le protocole s’assouplit.
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