Aujourd'hui
Le Regard de la semaine est signé Ilham Bakal.
La journée du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes a été singulière et même étonnante. Je l’ai passée en compagnie d’une cinquantaine de femmes qui ont répondu à l’invitation de Madame la députée Françoise Ballet-Blu à venir à l’Assemblée nationale. Une première pour moi alors que certaines, toutes fières, étaient déjà venues au Palais Bourbon et à l’Élysée. Cette journée a été teintée de chants, de « parenté à plaisanterie »(*), de selfies comme de photos collectives prises par notre photographe Agnès van den Berghe, de secrets, de mets délicieux à l’occasion d’un déjeuner entre les murs de ceux et celles qui portent des textes de lois, d’ateliers de réflexion autour des droits des femmes, le tout agrémenté d’une visite guidée.
Elle a été riche de sourires, de compassion, de réflexions plus poussées autour des solutions, comme dans le groupe dont j’ai été la rapporteuse. Le thème suivant a été abordé : les violences conjugales, le mariage forcé, quelles solutions ? Les participantes ont tour à tour évoqué l’importance du rappel à la loi et de son application lors des actes de violence, la nécessité de cesser de trouver des excuses aux agresseurs, la sortie des femmes issues et victimes des réseaux de prostitution, le retrait de l’autorité parentale et le droit de visite lorsqu’il y a violence conjugale au moment de la garde et de l’échange des enfants. Ce moment est trop souvent l’occasion de féminicides. D’autres ont abordé l’écriture inclusive, la mixité femme-homme, les inégalités salariales ou comment pousser les femmes à s’engager. Chacune s’est prise au jeu de la réflexion qui, comme le dit Solange Djamaï, était avant tout un prétexte afin que les femmes qui ne se croisent pas puissent prendre le temps de se connaître, de se découvrir, de se rencontrer et, pourquoi pas, de s’apprécier.
Cette journée a eu le goût de la sororité joyeuse. Sur le chemin du retour vers la gare de Poitiers, cela nous a donné envie de nous retrouver à nouveau, de créer de meilleurs lendemains tout en sortant de l’isolement créé par la crise sanitaire. Françoise Ballet-Blu a exprimé une pensée très forte envers les femmes ukrainiennes, qu’elles soient sur le chemin de l’exil ou à des postes de médecins urgentistes, pensée que je ne manque pas d’accompagner à travers ce billet.
(*)Plaisanteries sympathiques entre différentes personnes de différentes nationalités ou ethnies.
CV express
Ancienne ingénieure informatique au CNRS dans l’aérospatiale pour devenir, au grand dam de ses parents immigrés marocains, saltimbanque en mode « couteau-suisse artistique », désireuse de parsemer des poussières d’étoiles plein les yeux en brûlant les planches, en dévorant les bibliothèques ou en se baladant de studios de musique en plateaux de tournage.
J'aime : la terre de mes grands-parents au Maroc, face à l’océan Atlantique, rêver et surprendre, les histoires de personnes banales qui font des choses incroyables, l’humour (marocain, ça va sans dire), faire rire les gens, les mélodies de mon mari, les câlins-poèmes de ma fille, mes moments en famille, de bons repas avec de bonnes personnes, les anecdotes de ma mère.
J'ailme pas : l’injustice, les discriminations, toutes les violences, notamment celles faites aux enfants et contre les femmes, la pollution et ce salaud de plastique, la mauvaise foi, la manipulation et les psychopathes.
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