« L’un de nos enjeux est de fidéliser les volontaires »

Cheffe du groupement territorial des sapeurs-pompiers de la Vienne, Céline Guilbert évoque le recrutement des volontaires, la place des femmes dans les effectifs et aussi l’innovation, qui tient un rôle essentiel au Sdis 86.

Comment évoluent les effectifs de sapeurs-pompiers dans la Vienne ?

« La Vienne compte environ 1 300 sapeurs-pompiers volontaires et 200 professionnels. Leur nombre est stable. Encore faut-il que nous ayons des effectifs disponibles dans la journée, surtout en milieu rural. La majeure partie des volontaires exercent une activité professionnelle. L’enjeu principal, c’est le conventionnement avec les entreprises pour que les employeurs acceptent de libérer leurs salariés afin qu’ils se forment et interviennent en cas d’urgence. Nous proposons désormais des conventions à la carte, très souples. L’autre enjeu est de fidéliser les volontaires, les inciter à monter en compétences pour devenir chefs. Pour qu’un camion parte en intervention, il faut au minimum trois personnes et un chef. »


Comment attirer plus de femmes dans ce métier ?

« Le nombre de femmes sapeurs-pompiers augmente. Elles représentent aujourd’hui 21% des effectifs, volontaires et professionnels confondus. Un plan d’actions est en place depuis 2016. Aujourd’hui, les vestiaires des casernes peuvent évoluer en fonction du nombre de femmes. Nous avons aussi des partenariats avec de nombreuses communes rurales afin de proposer une garderie gratuite après l’école. Evidemment, ce dernier point profite aussi aux hommes. Et il est maintenant possible d’intervenir seulement sur le secours d’urgence aux personnes, qui représente tout de même 65% de notre action. Les volontaires se forment alors uniquement sur ce volet. Les femmes viennent davantage sur ce genre d’interventions, elles ont moins d’appréhension. »


Vous pilotez un groupe national de réflexion sur l’innovation. Quel est son rôle ?

« L’objectif est d’accompagner le processus d’innovation dans la pratique quotidienne des sapeurs-pompiers qu’il soit porté par un individu, un Sdis, ou une startup. On fédère les bonnes pratiques et on les diffuse quand c’est possible. Nous avons créé un prix national de l’innovation en octobre dernier qui a réuni soixante-dix candidatures. Nous sommes aussi en train de réaliser un inventaire des innovations existantes, histoire de ne pas réinventer l’eau chaude. »


Le Sdis de la Vienne est d’ailleurs à l’origine de plusieurs innovations...

« Nous rédigeons des guides techniques opérationnels pour aider les sapeurs-pompiers amenés à intervenir sur les nouveaux types de véhicules, notamment électriques. Nous avons aussi initié des échanges avec l’application de guidage Waze afin de repérer rapidement un accident de la route et de détourner la circulation pour faciliter notre intervention. Waze est aussi inclus dans l’application MyStart dont disposent tous nos effectifs pour être alertés rapidement et guidés jusqu’au lieu de l’incident. Nous avons également été parmi les premiers départements à intégrer des tablettes dans chaque véhicule d’intervention pour transmettre des photos et des rapports en temps réel. »