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Aujourd'hui
Terriblement attachant
Ode à la vie et cathartique, L’Attachement parle avec brio de la reconstruction après un deuil et des liens qui se tissent sans que l’on s’y attende. Une puissante expérience.
Elle a récidivé. Avec L’Attachement, Carine Tardieu (Les Jeunes Amants) met une nouvelle fois ses études de psychologie et son goût des autres au service du cinéma. Habituée des thèmes de l’enfance et du deuil, la réalisatrice s’empare avec délicatesse du roman d’Alice Ferney, L’Intimité. Au début du film, Alex (Pio Marmaï) et Cécile (Mélissa Barbaud) sont heureux. Le couple est sur le point d’avoir un enfant. Et lorsqu’un beau matin la future maman perd les eaux, c’est tout naturellement qu’elle confie Elliot (César Botti), son petit garçon de 6 ans, à sa voisine de palier, Sandra (Valeria Bruni-Tedeschi). Seulement, le décès soudain de Cécile bouleverse la vie de cette libraire « plus indépendante que les chiottes du palier », qui finit par s’attacher au jeune père endeuillé et à ses (désormais) deux enfants. Le spectateur devient alors le témoin privilégié d’une relation naissante et forte qui pousse les frontières de… la cloison. Les étapes du deuil et de la reconstruction de la famille, elles, évoluent au rythme du bébé, Lucille, qui grandit tout au long de l’intrigue. Loin des clichés auxquels on pourrait s’attendre, le film n’accable pas le spectateur avec un pathos inutile. L’histoire est triste, certes, mais Carine Tardieu ne cherche pas à nous faire pleurer à tout prix et ajoute régulièrement quelques doses d’humour et d’espoir. Les personnages sont attachants et vrais. Les émotions sont sincères et réalistes grâce à un casting brillant. Attendrissant, César Botti campe le petit Elliot et nous fait (re)découvrir la mort à hauteur d’enfant. Les couleurs et le cadrage sont également parfaitement choisis. Ils alternent entre la chaleur de la famille et l’austérité du deuil. En clair, un film indispensable qui pousse à l’introspection et incite à réfléchir sur notre rapport aux autres. Un film attachant.
Drame, de Carine Tardieu, avec Valeria Bruni-Tedeschi, Pio Marmaï, Vimala Pons. (1h45).
DR
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