Avec Vincent Lagardère, les spores dans tous leurs états

Vincent Lagardère est l’invité des 37es Journées photographiques de Montamisé ce week-end. Le Poitevin s’est fait une spécialité d’immortaliser les « mystérieux mycètes » sous toutes les coutures.

Arnault Varanne - @Avaranne

Le7.info

Partager sur :

Quand un « arachnophotographe » rencontre un passionné de mycologie, le courant passe forcément ! Charly Delisle et Vincent Lagardère travaillent tous les deux sur « des matières pas très grand public ». Les portraits d’araignées en macro pour le premier^(*), les champignons -après les insectes- pour le second. « Il y a tout un imaginaire autour de la pourriture, l’infestation, la toxicité... », confie l’invité d’honneur des 37es Journées photographiques de Montamisé. S’il les déguste à l’occasion, mais avec parcimonie, le salarié de l’association Aliénor.org aime surtout les observer et les photographier « en milieu naturel ». Une passion cultivée depuis plus d’une quinzaine d’années, couronnée par la sortie du livre Mystérieux mycètes en 2019.

Relation au fantastique

Au fil des pages, le lecteur plonge dans un univers fascinant, découvrant des formes et des couleurs qui dépassent de loin nos cèpes, bolets et autres pleurotes communs. Prenez l’anthurus d’archer, ce champignon-pieuvre que Vincent a retourné pour le transformer en une sorte de Kraken (monstre marin des légendes scandinaves). L’ancien étudiant des Beaux-Arts de Poitiers et Angoulême n’a pas eu besoin d’aller jusqu’en Nouvelle-Zélande pour l’immortaliser. « Le voyage et l’exotisme sont à ma porte, je photographie essentiellement dans la Vienne et les Landes, où j’ai de la famille. »

Le sociétaire de la Société mycologique du Poitou va plus loin : « L’anthurus d’archer fait partie du groupe des phallales, où l’on retrouve aussi le satire puant qui ressemble à un sexe dressé, le cœur de sorcière... Leur caractéristique est de produire une matière noirâtre qui sent la charogne et sur laquelle les mouches vont « butiner » et disséminer ensuite les spores. » Sa 
« relation au fantastique » saute assez vite aux yeux, son érudition à l’endroit des mycètes aussi. Le fils de biologistes a « pris 
une claque » en les étudiant. 
« Ils constituent un règne encore plus vaste que le végétal, avec un ratio de sept espèces de champignons pour une espèce de plantes. » En résumé, un objet photographique inépuisable ! 


^(*)Invité à Montamisé en 2022.