
Aujourd'hui
A l’heure où certaines communes craignent des fermetures de classes en raison d’une démographie en berne, la Ville de Poitiers fait face à « une stabilité mais des disparités assez fortes », résume la maire Léonore Moncond’huy. L’étude prospective sur les conditions d’accueil scolaires, périscolaires et extrascolaires lancée en mai dernier par la collectivité a en effet confirmé des tendances déjà palpables. Des effectifs en hausse aux Couronneries ou aux Trois-Cités, en baisse du côté du Pont-Neuf… Ce diagnostic, confié au cabinet KPMG, a conduit à l’élaboration d’une nouvelle sectorisation destinée à « fluidifier la répartition des enfants sur les secteurs de la ville », rappelle Hélène Paumier, adjointe à l’Education et aux Ecoles publiques, soulignant par ailleurs la concertation menée à l’automne « avec l’Education nationale, les maisons de quartier, les familles, les directeurs et directrices d’école, des élus de la majorité et de l’opposition ainsi que des représentants des communes limitrophes, Saint-Benoît, Buxerolles, Mignaloux-Beauvoir et Migné-Auxances ».
La nouvelle sectorisation, inscrite à l’ordre du jour du conseil municipal d’avril, sera effective dès la rentrée prochaine. Imaginée dans une logique de grands quartiers, « elle répond à quatre enjeux majeurs : la topographie de la ville, un maintien voire une hausse de la mixité sociale, la prise en compte de la sectorisation des collèges et les effectifs de classes », détaille Léonore Moncond’huy.
Concrètement, les enfants déjà scolarisés retrouveront en septembre leur école, et leurs petits frères ou sœurs les y rejoindront le moment venu. La règle sera modifiée pour les nouveaux arrivants, avec pour une adresse, deux, trois voire quatre écoles de rattachement. Parmi les changements, le secteur Pont-Neuf va être agrandi, une partie des Trois-Cités rattachée à la Gibauderie et l’autre au centre-ville, Saint-Eloi au Breuil-Mingot…
A moyen terme, la sectorisation ne suffira toutefois pas à absorber la hausse de 750 enfants (+12%) estimée à l’horizon 2035. Dans la configuration actuelle des équipements, en tenant compte des salles vides (une dizaine) et sur la base de 24 élèves par classe (hors dédoublements à 15), 401 élèves se retrouveraient sans solution. La Ville prévoit donc la construction d’une nouvelle école d’une dizaine de salles dans le quartier des Couronneries. Reste à déterminer le lieu précis de son implantation mais 10M€ ont d’ores et déjà été budgétés dans le Plan pluriannuel d’investissement. « Cela ne remet pas en question la fusion des écoles Pagnol-Pérochon », tient à rassurer Léonore Moncond’huy.
À lire aussi ...