
Aujourd'hui
Mais qui a bien pu tuer le colonel Moutarde ? Neuf étudiants en droit de l’université de Poitiers ont enfilé la semaine dernière la robe d’avocat pour élucider ce mystère et défendre leur cause. Plongés dans l’univers du cultissime Cluedo, ils ont transporté une quarantaine de spectateurs au cœur d’un procès fictif captivant, mis en scène à l’occasion du 60e anniversaire du colonel, célébré dans son manoir au cœur de la campagne poitevine. Pour faire éclater la vérité au grand jour, les élèves de L1 à L3 se sont succédé à la barre de la Cour d’appel de Poitiers. Une première pour ce lieu qui n’avait jusqu’alors accueilli que des concours d’éloquence. Pour ajouter encore un peu plus de réalisme et de pression aux avocats et magistrats d’un soir, la Cour était composée de personnalités bien connues des lieux : Florian Ott, chef de cabinet du premier président de la Cour d’appel de Poitiers, Delphine Roudière, magistrate, ainsi qu’Angélique Bourdel, psychologue du travail. Ces professionnels ont étudié les plaidoiries de la défense et de la partie civile mais aussi le réquisitoire du procureur avant de rendre leur délibération. Un défi relevé avec brio par ces jeunes juristes pour lesquels le costume d’avocat n’a pas semblé trop grand.
L’affaire a nécessité plusieurs mois de préparation, tant pour les participants que pour les organisateurs. Si les premiers ont pu s’appuyer sur les conseils avisés de leurs professeurs de droit pénal, les seconds ont dû partir d’une page blanche pour donner naissance au tout premier événement du genre à Poitiers : « Nous avons dû convaincre la Cour d’appel de Poitiers, mais aussi trouver des partenaires pour constituer un lot pour le gagnant », explique Glenn Biyogho, organisateur et étudiant en troisième année de droit public. A la clé, trois places pour le Futuroscope, des entrées au cinéma Le Dietrich et des abonnements à la salle de sport Elancia. Et pour les perdants ? Le souvenir d’une expérience unique et un entraînement précieux pour de futures échéances. « Je suis une habituée des concours d’éloquence, mais un procès fictif c’est une première. Cet exercice et le droit pénal en général demandent une rigueur qui me servira sans aucun doute dans mes prochains concours », confie Nina Fleury-Panel, gagnante d’Eloquentia 2022 et seule candidate à ne pas suivre des études de droit. Avec ce premier procès fictif, les organisateurs espèrent ouvrir la voie à d’autres événements similaires.
À lire aussi ...