
Aujourd'hui
Savez-vous que la douleur thoracique est le premier motif d’appel au centre 15 ? Dans ce cas-là, une ambulance du Smur 86 est immédiatement dépêchée sur place car le risque d’infarctus du myocarde n’est jamais très loin… Pour le vérifier, le médecin ou l’infirmier qui accompagne le patient réalise d’abord un électrocardiogramme (ECG) et, depuis tout récemment, un examen de la troponine. Tout cela avant même d’arriver à l’hôpital.
La troponine est un « marqueur de souffrance cardiaque, comme l’indique le Dr Jérémy Guénézan. Cette protéine se multiplie en cas d’ischémie myocardique. » Le chef adjoint des urgences du CHU de Poitiers se félicite de l’apparition de « cet examen complémentaire des ECG qui sécurise le diagnostic ». Les urgentistes poitevins étaient déjà parmi les premiers en France à se doter d’appareils portatifs permettant d’effectuer des ECG n’importe où. Et une nouvelle fois aujourd’hui, l’équipe innove avec le V-Atellica. Grand comme une « Game boy », cet instrument établit le taux de troponine dans le sang par une simple piqûre au bout du doigt. En huit minutes chrono, contre une heure en laboratoire.
L’investissement annuel, lié à des réactifs très particuliers, avoisine les 100 000€. Mais la direction de l’hôpital et a fortiori le personnel soignant ont très vite compris l’utilité de ce dispositif pour amener le bon patient au bon endroit et au bon moment… D’après les premières constatations, dans un cas sur cinq, ce test modifie la décision d’emmener le patient dans un service plutôt qu’un autre. Or le temps est une variable importante dans ce genre d’intervention. Mieux vaut arriver rapidement à l’hôpital quand les artères sont bouchées. « Cet examen permet d’améliorer l’orientation des patients et d’éviter d’encombrer inutilement, par exemple, le site unique de coronarographie du département », poursuit le Dr Guénézan. Une façon d’améliorer la prise en charge des patients les plus préoccupants. La prochaine étape pourrait consister à déployer cette solution dans les ambulances privées déjà équipées d’ECG, et pourquoi pas dans les maisons de santé du territoire.
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