Oregon Tool, fine lame à l’export

Fabricant de lames de tondeuses et de machines agricoles, Oregon Tool réalise 75% de son chiffre d’affaires à l’export. Cette entreprise basée à Saint-Pierre-d’Exideuil, filiale d’un groupe américain, aborde l’avenir avec confiance.

Arnault Varanne

Le7.info

C’est la seule usine du groupe en Europe et Patrick Baré a craint « il y a quatre-cinq ans » 
qu’elle fasse les frais d’une réorganisation au sein d'Oregon Tool (ex-Blount). « Finalement, c’est l’unité de Kansas City qui a fermé et je crois que nous avons des raisons d’être sereins pour l’avenir », reconnaît le dirigeant de cette belle PME du Sud-Vienne. Le fleuron industriel basé à Saint-Pierre-d’Exideuil, près de Civray, réalise 75% de son chiffre d’affaires (26,7M€ au total) à l’export, il est leader sur le marché des lames de tondeuse à gazon haut de gamme. Une activité historique à laquelle le dirigeant et ses 150 collaborateurs ont ajouté la conception et fabrication de lames pour... machines agricoles dès 2013. Avec succès.

Kubota, Husqvarna, Bosch, Honda, Kuhn, Krone -depuis 2016- ou encore John Deere USA, soit les plus grands noms du marché de la tondeuse et du machinisme agricole, comptent parmi ses clients. « Krone et John Deere USA représentent 30% de notre chiffre d’affaires », avance le dirigeant. Reste désormais à savoir si son modèle économique très mondialisé va pouvoir résister aux décisions de l’administration Trump concernant la hausse des droits de douane sur les produits en provenance de l’Union européenne. « Nous vendons des composants pour des clients américains... Je ne crois pas que ça puisse s’appliquer, mais je n’ai pas de garantie ! »

Investissement 
et recrutement

A l’aube de fêter ses 100 ans, en 2029, l’ex-usine PBL s’efforce en tout cas de préparer la suite, avec une stratégie de modernisation de son outil industriel. 
« 4% du chiffre d’affaires investi chaque année », illustre le patron. Oregon Tool a ainsi fait l’acquisition d’une nouvelle machine de découpe laser (1,5M€) et lorgne une presse hydraulique à 700 000€ « pour aller chercher d’autres marchés. Mais on n’y arrivera pas tout seuls », a indiqué Patrick Baré au préfet Serge Boulanger lors d’une visite officielle organisée la semaine dernière. Autre message envoyé aux pouvoirs publics : les difficultés de recrutement. Sept postes d’opérateurs « avec un profil de gestionnaire de pilotage de lignes », sont ouverts. Le rythme de production en 3x8 et la distance géographique ne permettent pas à ce jour à la PME de pourvoir ces postes. L’objectif du dirigeant en termes de chiffre d’affaires -30M€- est pourtant à ce prix, après des années rendues « acrobatiques » 
par la flambée du cours de l’acier et des prix de transports renchéris.

À lire aussi ...