Comment Dpliance a séduit l’Ademe

La startup poitevine Dpliance vient de remporter l’un des trois prix du challenge Dis-Ademe. Son agent conversationnel permet de vérifier l’éligibilité des entreprises aux aides de l’agence nationale. 
Il sera bientôt déployé.

Arnault Varanne

Le7.info

Ils sont quatre à avoir travaillé d’arrache-pied sur le projet : 
Hichem Ammar-Boudjela, co-fondateur de Dpliance, Florian Gadal, son associé, Nicolas Albiges, data scientist, et Christian Tchouaffe, data analyst. 
« En trois semaines », ces quatre experts de la donnée ont élaboré une solution à base d’intelligence artificielle permettant d’améliorer l’accès aux aides et services à la transition écologique. Le client : l’Ademe. Leur credo : faciliter les démarches pour les usagers et personnels de l’Agence de développement et de la maîtrise de l’énergie. « L’Ademe reçoit énormément de demandes d’aides qui sont inéligibles, développe Christian Tchouaffé. Dans beaucoup de cas, les dossiers n’auraient pas dû être déposés. Notre but était de créer un agent d’instruction qui accompagne les demandeurs. Un code APE permet tout de suite de savoir si l’entreprise sera éligible ou pas. »

Dpliance a travaillé sur un échantillon d’une centaine de cas et proposé ainsi une solution qui s’adapte à tous les outils existants et appels à projets de l’Ademe, tout en facilitant la vie des agents chargés d’instruire les demandes. Sans se substituer à eux. Au-delà du challenge, remporté haut la main, l’équipe poitevine aura surtout le plaisir de voir son projet intégrer concrètement les outils de l’agence nationale. De quoi peut-être donner des idées à d’autres satellites de l’Etat. « Il y a une émulation », assure Christian Tchouaffé. En attendant, la startup fondée en 2019 a d’autres fers au feu, notamment autour de l’intelligence artificielle prédictive. Accompagnée par Neoloji Technopole depuis 2022, la TPE a intégré le programme I3 Impulsion.

« Le bon service 
à la bonne personne »

Ce « catalyseur d’innovation » dans le domaine de l’assurance doit permettre à Hichem Ammar-Boudjela et ses associés de franchir une marche supplémentaire. « Par exemple, poursuit l’ancien étudiant de Polytech Tours, nous sommes capables d’identifier des profils utilisateurs (grâce à des traceurs analytiques, ndlr) et de changer le site Internet en dynamique pour leur permettre d’avoir une expérience personnalisée. L’objectif est de proposer le bon service à la bonne personne au bon moment. » Le partenaire d’Autosphère ou Jardindeco.com,
qui tient secret son chiffre d’affaires mais assure qu’il a doublé entre 2023 et 2024, cherche actuellement des fonds privés et publics -comme BPI France- pour se développer.


A l’ombre des géants de la tech américaine et française, Dpliance croit fermement en des IA alternatives et ciblées. Les enjeux de souveraineté et de sobriété ne sont jamais très loin de ses réflexions. S’il n’a pas encore participé au CES de Las Vegas, Hichem Ammar-Boudjela vise Viva Technology, en juin à Paris, avant Zurich en septembre, aux côtés de l’incubateur I3 Impulsion. « Tout n’est pas qu’une question de moyens », 
conclut le dirigeant. L’Ademe peut en témoigner.

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