J’ai (presque) réussi à quitter X

Benoît Dujardin revient sur le mouvement HelloQuitteX... et notre addiction aux réseaux sociaux.

Le7.info

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L’élection de Donald Trump, largement soutenue par Elon Musk, a poussé de nombreux utilisateurs à vouloir quitter la plateforme X. Feu Twitter, racheté par Musk en octobre 2022, était devenu un espace trop toxique depuis que l’homme le plus riche du monde l’a transformé en outil de propagande. Pour beaucoup, la date du 20 janvier 2025 a marqué le moment du départ : le jour de la (re)prise de pouvoir de Trump. Localement, certaines villes comme Poitiers et Châtellerault ont suspendu leurs comptes. A l’échelle nationale, un outil au nom évocateur de HelloQuitteX a même été mis en place pour aider les internautes à migrer vers d’autres plateformes.

J’ai moi-même quitté X. Enfin, presque. Il m’arrive encore d’y retourner, et je n’ai pas totalement finalisé mon sevrage. Mais, en réalité, ce qui me manque sur ce réseau n’existe plus… L’époque où je pouvais partager en direct mes réactions sur des matchs de basket avec des passionnés du monde entier. J’adorais cette communauté informelle qui se réunissait le temps d’une rencontre pour échanger avis et pronostics en direct. Cet esprit spontané et joyeux a été anéanti par Musk à coup de manipulations algorithmiques. Désormais, le propriétaire s’est placé au centre du réseau et a choisi de mettre en avant fausses informations et messages haineux.

« Si c’est gratuit, c’est toi le produit. » Je refuse donc d’être le produit d’un homme qui a osé faire deux saluts nazis diffusés dans le monde entier. Pourtant, malgré toutes ces bonnes raisons de partir, malgré mon choix assumé, une étrange nostalgie m’envahit. C’est la preuve, s’il en fallait une, de la puissance addictive de ces plateformes et du long chemin qu’il nous reste à parcourir pour recréer des réseaux moins numériques et plus humains.

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