Touchés par un plan social national, quinze salariés des magasins Auchan de la Vienne vont perdre leur emploi. Syndicats et élus interpellent le gouvernement face à l'absence de reclassement.
Dans les mois à venir, quinze salariés des magasins Auchan de la Vienne vont perdre leur emploi. Une conséquence du vaste plan social annoncé par le groupe en novembre 2024, menaçant 2 389 postes à l’échelle nationale. Dans le département, ces suppressions concernent principalement des conseillers commerciaux spécialisés dans l’électroménager et l’informatique. « Cinq à Poitiers-Sud, deux à Chasseneuil-du-Poitou et quatre à Châtellerault », précisent les syndicats. Il faut y ajouter quatre postes d'encadrement.
« Une réunion pour alerter »
Ce lundi 3 mars, syndicats, parlementaires et salariés se sont réunis à Poitiers pour évoquer l’impact de ces licenciements et tenter d’améliorer les conditions du Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). « Les parlementaires ne pourront pas empêcher ces suppressions de postes, mais ils peuvent faire pression pour en limiter les effets, notamment en négociant des primes de départ plus élevées », souligne Christophe Rabussier, secrétaire général de la CFDT de la Vienne. L’incompréhension demeure face à cette restructuration. Dans une lettre adressée au ministre de l’Emploi, Eric Lombard, le 12 février, les élus de la Vienne(*) ont exprimé leurs doutes sur la cohérence de ces choix stratégiques. « En 2020, Auchan avait déjà supprimé 1 475 postes, tout en bénéficiant de 500M€ d’aides publiques via le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) », rappellent-ils. Face à ces décisions jugées incohérentes, « sénateurs et députés de la Vienne envisagent d’activer une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur la gestion du groupe Mulliez », indique le représentant syndical.
Les perspectives de reclassement sont quasi inexistantes. Aucun poste n’a été proposé dans d’autres enseignes du groupe. « Ce n’est pas la politique de l’entreprise. Pourtant, ils pourraient être reclassés chez Boulanger ou ailleurs, mais ce n’est pas la volonté du groupe ». Certains salariés concernés comptent près de vingt ans d’ancienneté. Face à cette situation, « l’action syndicale prévoit d’informer les consommateurs par des actions visant à dénoncer les conditions sociales au sein des magasins Auchan », prévient Christophe Rabussier.
(*)Les députés Sacha Houlié, Pascal Lecamp et Nicolas Turquois, les sénateurs Bruno Belin et Marie-Jeanne Bellamy.