
Aujourd'hui
Si on vous avait dit en début de saison que vous seriez à 18 victoires pour 5 défaites en première phase, vous auriez signé des deux mains, non ?
« Je pense que nous sommes dans les objectifs, à savoir accéder à la poule haute. Mais ce n’est que le début, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. On est là où on voulait être. »
Les débuts ont pourtant été mitigés en termes
de résultats...
« Il a fallu apprendre à se connaître. Mine de rien, avec Jim il fallait aussi évacuer les deux dernières années. Pour Andy aussi, c’était une première de constituer sa propre équipe. Le temps que tout le monde trouve sa place... »
Qu’est-ce que vous éprouvez aujourd’hui après ces deux saisons cauchemardesques en Pro B ?
« C’est une revanche, même si ça fait désormais partie du passé et que nous sommes dans une autre division. Il faut avancer. »
Une revanche sur qui
et quoi ?
« D’abord sur moi, même si mes statistiques n’ont pas trop bougé en réalité. En termes de résultats collectifs, en revanche, ça n’a rien à voir. Le basket est d’abord un sport d’équipe. J’aurais pu partir mais j’ai fait le choix de rester parce que je me suis fixé le challenge de réussir ici. C’est un club dans lequel je me sens bien et où on m’a donné des responsabilités. J’ai envie de rendre ça. »
Etes-vous surpris du niveau de ce championnat
hyper-homogène ?
« Oui ! Il n’y a pas un week-end où on peut anticiper la victoire avec certitude. Tout le monde peut battre tout le monde, d’ailleurs les scores sont assez serrés. Regardez, contre Toulouse, on finit à +16 (74-58) mais on a été au coude-à-coude pendant 35 minutes. Par rapport à la Pro B ?
Il y a une petite différence sur les joueurs étrangers et d’autres français qui sont plus référencés. L’écart n’est pas énorme. »
Quels joueurs vous ont le plus impressionné, vous qui êtes spécialiste de la défense ?
« Le meneur d’Angers (Williams, ndlr) est fort. Celui de Cergy (Shahid) est un peu plus individualiste. Il y a un joueur contre lequel j’ai toujours détesté défendre, c’est Mykal Riley (Les Sables). Je me souviens de lui quand il jouait à Nanterre et moi au Mans. C’est lui qui met les derniers points de son équipe à l’aller face à nous (64-63). »
On a le sentiment que Poitiers a retrouvé le sens du collectif et que vous êtes épanoui, en défense mais aussi en attaque...
« C’est vrai... Je pense être un joueur au service de l’équipe, tout le monde l’a compris. Il n’y a pas de joueurs individualistes. Moi, j’ai besoin de cela pour m’exprimer, au moins en attaque. En défense, je dois montrer l’exemple. »
Vous êtes l’un des plus anciens d’un groupe assez jeune. Est-ce facile d’être capitaine de ce groupe ?
« C’est plus simple lorsqu’il y a des victoires et pas de tensions. J’ai un peu plus d’expérience que mes coéquipiers parce que j’ai fait de la Pro A, quelques matchs de coupe d’Europe et de la Pro B. Je peux leur apporter mon vécu. »
La N1 est un vrai marathon. Quels ingrédients faut-il réunir pour monter, sachant qu’il n’y a que deux places ?
« Il faudra arriver à tenir le coup physiquement, sachant qu’on peut faire la saison « parfaite » et perdre un ou deux matchs qui nous plombent, idem en play-offs. Chaque rencontre sera une finale. Ça peut être cruel. »
Le club paraît paradoxalement mieux structuré aujourd’hui qu’il y a trois ans. Est-ce le cas ?
« Complètement, je vois la différence avec ma première année ici. Le club a appris de ses erreurs, veut avancer. C’est le cas notamment dans l’accompagnement des joueurs et le domaine médical. Le PB86 reste un club jeune, il a à peine 20 ans ! »
A presque 30 ans, vous projetez-vous déjà dans l’après-basket ?
« En principe, je devrais reprendre des études dans le management du sport à la fac de Poitiers, en septembre. Enfin, si je suis pris ! En dehors du basket, c’est important d’être stimulé. »
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