Colère et laisser-faire

L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.

Qu’en reste-t-il ? Que reste-t-il de ces mois de contestation sociale dans la rue, partout en France, autour du très hétéroclite mouvement des Gilets jaunes ? Trois ans après ce Grand débat en forme d’exutoire collectif, la secousse sismique, assez forte sur l’échelle de la colère, a laissé place à une longue, trop longue parenthèse sanitaire. Les vagues de contamination ont remplacé le tsunami de la contestation. A la colère a succédé une forme de laisser-faire. Les antivax mobilisent bien encore un peu, mais de quel poids pèseront-ils vraiment dans la campagne présidentielle ? Car on vote demain ou presque, avec une chape de plomb. Les préoccupations de 2019 seront-elles celles de 2022 ? Avec un litre d’essence au plus haut, des produits de consommation courante inflationnistes, une énergie dont la courbe inquiète, il y aurait de quoi ranimer la contestation. On sent au contraire une forme de résignation au cœur d’une actualité tout en contrastes, entre croissance forte et conflits latents en Europe de l’Est. La participation au scrutin des 10 et 24 avril donnera un indice sur l’état d’esprit de nos concitoyens. Du Grand débat national au grand déballage électoral ?