Le Stade poitevin football américain se réinvente

Après deux saisons sans compétition, le Stade poitevin football américain repart en campagne. Et s’aligne aussi sur le « flag », un dérivé où les plaquages sont remplacés par l’arrachage de fanions accrochés à la ceinture des joueurs. Découverte.

Steve Henot

Le7.info

Depuis sa création, en 2005, le Stade poitevin football américain a traversé quelques zones de turbulence. Mais rien de comparable aux deux dernières saisons sportives, marquées du sceau de la Covid-19. « Une descente aux enfers, souffle Rodolphe Poirault, ex-joueur du club, aujourd’hui secrétaire et chargé de communication. On a vécu deux années sans jouer un seul match. Et on a connu une grosse baisse d’effectif chez les jeunes. » Il était aussi prévu que le club accueille l’équipe de France féminine de football américain. Reporté une première fois, l’événement a finalement été annulé.

Bien que la pandémie perdure, les Dragons s’apprêtent enfin à retrouver le chemin de la compétition. Après un premier match amical juste avant les fêtes contre Basse-Goulaine (8-28), l’effectif senior entame son championnat territorial, ce dimanche, à Limoges, avant d’accueillir La Rochelle, le 20 février, à la plaine de jeux des Sablons. On attend du public aussi pour le premier match des U19, intégrés à une entente régionale Nouvelle-Aquitaine Nord, le 12 février à 16h. « On repart sur les chapeaux de roues, avec du monde », se réjouit Rodolphe Poirault, qui revendique plus de 85 adhérents, toutes sections confondues.

Le flag, sans contact et inclusif

Le football américain continue d’attirer des curieux. D’autant plus à l’approche du Super Bowl (le 14 février), grande messe de la discipline. « Depuis janvier, j’ai déjà reçu quatre à cinq demandes d’essai, confie Rodolphe Poirault. On en a davantage depuis que L’Equipe21 diffuse des matchs. » Mais c’est pourtant un dérivé de ce sport qui a tiré son épingle du jeu, ces derniers mois. Son nom ? Le flag football. Les règles sont les mêmes qu’au foot US, à ceci près que les plaquages sont remplacés par l’arrachage de fanions (« flag ») accrochés à la ceinture des joueurs. Sans contact donc, ce qui est assez adapté au contexte sanitaire du moment et moins rude physiquement. « Ça nous a aussi permis d’investir les écoles. »

Ouverte peu avant le début de la pandémie, la section « flag » des Dragons rencontre un certain succès, notamment auprès des étudiants du Suaps. « Le flag a connu un essor pendant toute cette période, confirme Rodolphe Poirault. Depuis septembre, il est reconnu comme sport de haut niveau en vue des prochains World Games(*), auxquels participera l’équipe de France. » C’est aussi et surtout un sport mixte, inclusif. En première division, il est requis l’inscription d’au moins trois joueuses sur la feuille de match. Avec six féminines dans son effectif, le Stade poitevin se verrait bien évoluer au plus haut niveau national. « C’est notre ambition. » Le ballon est entre leurs mains.

(*)Depuis 1981, cet événement regroupe des disciplines qui ne sont pas inscrites aux Jeux olympiques.

DR - Baptiste Pouant

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