mardi 24 décembre
Dans le numéro 550, notre chroniqueur Francis Joulin a posé son appareil photo devant des bâtiments bien connus des Poitevins...
Cette carte postale intitulée « POITIERS - La Poste et l’Ecole Supérieure de Jeunes Filles » date des années 1940 (cachet 1943 au verso). La photo a été prise dos à la rue Henri-Pétonnet, face à la rue des Ecossais : à gauche , rue de la Marne, l’Hôtel de Police ; à droite, face aussi à la rue de la Marne, La Poste (La Poste Poitiers Hôtel de ville).
La construction en cœur d’agglomération d’édifices publics a parfois nécessité la destruction d’édifices antérieurs, désaffectés ou obsolètes. Ce fut le cas à Poitiers, où le nouvel Hôtel de Police a pris la place du collège des Ecossais, en 1984. Ce collège qui faisait face à l’Hôtel des Postes, n’était plus occupé depuis les années 1970. L’établissement était initialement dévolu à l’enseignement ménager. De style art déco, il avait été conçu en 1923, soit une quinzaine d’années après la « Grand’poste, comme la nomment les Poitevins. Le collège était l’œuvre des architectes Maurice (1887-1982) et Lucien (1890-1972) Martineau. Cette dynastie Martineau qui comptait également Léon, le père (1853-1921), et Jacques, fils de Maurice (1922-2003), est l’auteur de nombreux autres édifices publics ou privés de la ville de Poitiers, bien connus des Poitevins : la Maison Vannier, actuel centre commercial des Cordeliers, le Crédit Lyonnais, rue Victor-Hugo, les anciennes Chambres de commerce et Banque nationale de Crédit, rue du Marché-Notre-Dame, le cinéma Le Castille, le Temple, rue des Ecossais, la Société Générale, place de l’Hôtel de ville, le salon de thé Fink, rue des Cordeliers, lui aussi disparu…
Le collège était construit en béton armé, habillé de pierres de taille pour les portes monumentales. Il comportait deux façades qui s’élevaient sur trois niveaux. Le rez-de–chaussée et le premier étage étaient éclairés de grandes baies. Le dernier étage présentait plusieurs séries de petites ouvertures. Comme on peut le voir sur la carte postale, la façade donnant sur le carrefour était la plus ornementée. Deux piliers portant les lettres VP (Ville de Poitiers) encadraient, sous l’entablement, l’inscription « Enseignement ménager », surmonté d’un fronton aux armes de la ville, avec le lion, la bordure de besants (monnaies) et les trois fleurs de lys couronnant le tout.
Une façade plus longue bordait, au sud, la rue des Ecossais. Huit séries verticales de baies séparées par des piliers étaient disposées de part et d’autre d’un second portail permettant l’accès des véhicules. Ce portail moins orné était surmonté des mots : « Ville de Poitiers, Ecole primaire supérieure de jeunes filles » avec les lettres VP.
Avant sa destruction, ce collège d’enseignement ménager était devenu un classique collège de filles, accueillant jusqu’à la 3° les élèves qui pouvaient ensuite être scolarisés au lycée Victor-Hugo tout proche (autre réalisation des frères Martineau). L’Hôtel de police édifié en 1984 remplace celui de de la rue de la Marne, situé un peu plus haut, côté nord. Ce dernier bâtiment est devenu le Centre communal d’action sociale. La disposition des accès au commissariat est la même que celle du collège : entrée principale au centre du carrefour, portail pour véhicules sur la façade de la rue des Ecossais.
La Poste : le premier édifice monumental poitevin du XX° siècle est un temple dédié au progrès. Le nouvel hôtel des Postes et Télégraphes est une œuvre de d’Hilaire Guinet. Commencé en 1911, il fut presque terminé au moment de la Grande-Guerre. Il servit d’hôpital temporaire avant de servir de Poste et ne sera finalement complètement achevé qu’en 1919. Sa façade s’inspirant librement du style Louis XV est l’œuvre d’Aimé Octobre. Aujourd’hui, l’édifice a pratiquement conservé son aspect initial, si l’on excepte la porte d’entrée.
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