Hier
Après une pause de six ans, Charlotte Petrow a repris le saut en roller en 2018, à Poitiers. L’année dernière, elle a été à nouveau sacrée championne de France, avant de finir 4e du championnat d’Europe. A 26 ans, la patineuse n’est pas rassasiée.
Elle ne s’en cache pas, elle est une compétitrice féroce. « Dans la vie, dans les études comme dans le sport… Je déteste perdre ! », jure Charlotte Petrow, dans un grand sourire. Alors ne comptez pas sur elle pour se contenter d’une 4e place -sur onze concurrentes- au dernier championnat d’Europe de saut en roller, à la mi-décembre à Valladolid (Espagne). « J’étais dégoûtée, souffle-t-elle. J’ai sauté 1,10m, tout comme la deuxième et la troisième. Mais ayant sauté plus de barres qu’elles, je finis derrière. » La dure loi du sport…
C’est à l’âge de 12 ans, à l’ATP79 de Thouars, que Charlotte découvre la discipline. Elle qui se voyait plutôt dans le patin artistique se prend finalement au jeu du patin en ligne et se découvre un potentiel au saut. « Je n’étais pas du tout souple au début, un vrai bâton !, se souvient-elle. Mais j’avais une bonne détente naturelle. » Sur les conseils de son coach de l’époque, elle se lance dans la compétition. Avec une insolente réussite : un an plus tard, en 2009, elle est déjà championne de France et du monde !
« Je peux aller à 1,20m »
Comptant parmi les meilleures de son sport, Charlotte décide pourtant de raccrocher les patins dès 2012 afin de se concentrer sur les études. Cette pause durera six ans jusqu’à son arrivée à Poitiers, où elle poursuit une licence de sociologie et reprend le roller avec l’association Roller’n Go. « Ça a d’abord été dur de voir que je n’arrivais plus à passer un mètre. Je manquais de préparation physique et j’avais perdu la technique. » Mais la Deux-Sévrienne a vite retrouvé son niveau. En octobre, elle s’est une nouvelle fois imposée au championnat de France 2021, qui se déroulait à Saint-Nazaire.
Ce dernier sacre a subitement braqué les projecteurs sur elle. « Assez discrète » de nature, la patineuse de tout juste 26 ans joue le jeu dans le but de promouvoir sa discipline, encore relativement méconnue. « Le saut en roller n’est pas considéré comme un sport de haut niveau. Mais les choses peuvent changer. Le slalom vitesse est reconnu depuis novembre. » Sans coach ni sponsor, Charlotte Petrow ne compte actuellement que sur elle-même pour poursuivre sa progression, en respectant le programme hebdomadaire qu’elle s’impose, chez elle ou au gymnase de la Cassette. « Il faut que je fasse mieux, assure l’étudiante. Si je parviens à sauter en zoulou(*), je peux aller à 1,20m. » Chez les femmes, le record mondial est établi à 1,31m depuis le dernier championnat d’Europe.
(*)Une jambe repliée horizontalement, l’autre jambe en écart latéral.
DR - Franck Pindeler PhotographyÀ lire aussi ...