Hier
A l’occasion des fêtes de fin d’année, Nanou et Filou, un couple de jeunes retraités, sillonnent les Ehpad de la Vienne avec un orgue de Barbarie pour faire chanter les résidents.
Six centimètres à la seconde… C’est la vitesse à respecter pour faire sonner sa mélodie sur un orgue de Barbarie. « Et pour cela, la seule méthode, c’est de bien tourner la manivelle, ni trop vite, ni trop lentement. » Philippe Normand rêvait depuis tout petit de posséder l’un de ces instruments. Lorsque ce courtier en prêts immobiliers et Danièle, son épouse infirmière au CHU, ont fait valoir leurs droits à la retraite, ils ont sauté le pas tous les deux. « Nous avions envie de faire de la musique ensemble. » Une annonce repérée sur le Bon Coin et quelques séances d’accordage plus tard, et voilà Nanou et Filou sur scène depuis janvier dernier.
Immédiatement, l’idée de se produire dans les Ehpad leur est venue à l’esprit. « On joue des morceaux que nos anciens connaissent bien, Renaud, Trenet, Aznavour, Barbara ou encore Mon Vieux de Daniel Guichard », détaille Philippe. L’effet auprès des résidents des maisons de retraite, qu’ils soient debout, assis en fauteuil ou allongés, est toujours le même. « Il faut voir ça, s’enthousiasme Danièle. Les yeux s’ouvrent, tout le monde se met à bouger et à reprendre en chœur. C’est une petite bulle de chansons dans leur quotidien. » Elle qui a travaillé en service de gériatrie est convaincue que la musique mobilise des souvenirs et procure beaucoup de plaisir aux personnes âgées.
60 chansons au répertoire
Depuis le début du mois de décembre, Vive le vent, Mon beau sapin et d’autres standards de Noël ont fait leur apparition dans le répertoire de Nanou et Filou. C’est de saison ! Ils ont même intégré le morceau J’ai vu petite maman embrasser le Père Noël, repris par Céline Dion et Line Renaud… Mais ce n’est pas tout ! Le « set » comporte pas moins de soixante chansons avec La Belle de Cadix, Félicie aussi, ainsi que le Mexico de Luis Mariano qui oblige les deux chanteurs à monter très haut dans les aigues. « Et quand on chante A bicyclette comme Yves Montand, je ressors la sonnette de mon petit vélo que j’avais à l’âge de 10 ans », sourit Filou, qui joue par ailleurs de la trompette, du hautbois et de l’orgue à l’église.
Au début, ils voulaient se produire bénévolement, « pour s’amuser ». Mais sur les conseils d’autres organistes, Nanou et Filou demandent désormais une (modeste) participation. De quoi renouveler les cartons de l’orgue ! Ces partitions si particulières, « percées » par une poignée d’artisans spécialisés, peuvent atteindre plus de dix mètres une fois dépliées. Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à leur poser des questions quand vous les verrez, ils adorent expliquer le fonctionnement de leur machine au public curieux.
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jeudi 21 novembre