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Maxime Jouet. 23 ans. A grandi à Smarves et aux Roches-Prémarie-Andillé. Lauréat du 52e Prix du Civisme et du dévouement à la collectivité. Réalisateur pour la télé et le cinéma, technicien vidéo, il multiplie les projets audiovisuels. Passionné d’urbex. Signe particulier : veut faire passer des messages par l’image.
Il le reconnaît sans mal : faire se rencontrer pour la première fois un film et son public est, pour Maxime Jouet, « toujours une émotion particulière ». A domicile, qui plus est. « Fier » mais « stressé », le Poitevin de 23 ans a présenté il y a quelques jours son premier moyen-métrage, au CGR de Buxerolles. Je te faisais confiance est une histoire de harcèlement scolaire « classique », abordée de manière frontale. Marqué par l’affaire Marion Fraisse, Maxime -17 ans lorsqu’il a entamé l’écriture du script- est allé recueillir des témoignages de victimes, l’expertise de psychiatres et de gendarmes… Pour écrire une fiction au plus près du réel. « Au collège, j’ai été témoin de scènes de harcèlement. A l’époque, je n’ai rien dit, rien fait… Je l’assume, confie-t-il. En grandissant, j’ai vu ces scènes se reproduire sur de nouvelles personnes et j’ai pu constater l’impact que cela pouvait avoir. »
Autour de cette projection, avec le soutien du Département et du ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, le réalisateur a mobilisé plusieurs acteurs de la santé, de l’enfance et de la famille, de l’éducation et de la sécurité pour ouvrir le débat sur un phénomène plus que jamais d’actualité. « Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, ça ne s’arrête plus à la sortie de l’école. » Il verrait bien Je te faisais confiance devenir, à terme, un outil pédagogique à destination des jeunes comme des professionnels de l’enseignement. La balle est dans le camp de l’Education nationale. « Je me sers du cinéma pour étudier la possibilité d’un changement, explique Maxime. Ce qui m’importe, c’est le message, l’idée. »
Un Prix du Président de la République
Dans la foulée de cette avant-première, riche d’échanges, le Poitevin est vite retourné à son quotidien de tournages. Intermittent du spectacle depuis peu, il travaille « à 90% » pour la télévision comme réalisateur multi-caméras et technicien vidéo truquiste, souvent loin de son domicile bordelais. Il a assuré la retransmission des Jeux olympiques de Tokyo sur Eurosport cet été, collabore régulièrement avec France Télévisions… « Je forme aussi des étudiants de l’Institut international de l’image et du son », ajoute le jeune homme, « tombé par hasard » dans le milieu audiovisuel. Fils de boucher et d’agent en services hospitaliers, il s’intéresse à l’image à l’adolescence, en apprenant à manier le Canon 450D de sa mère. Il vient à la vidéo par son premier Reflex, offert pour ses 16 ans. « J’aimais bien le montage vidéo, la photo, mais sans plus », explique celui qui s’imaginait alors ingénieur lumière.
Ses premières fictions en amateur le confortent dans la réalisation. Le 52e Prix du Civisme et du dévouement à la collectivité, qui lui a été remis par le Président de la République, marque un premier tournant. « Ça m’a permis de faire beaucoup de choses par la suite. » Notamment d’être sélectionné au tremplin Talents en Cours, qui fait notamment étape au Poitiers film festival, pour donner forme à Je te faisais confiance. Et de mûrir son projet professionnel. Après un bac sciences et technologie de laboratoire et un DUT de chimie à Poitiers, il décroche une alternance en audiovisuel, à France 3, entre Biarritz et Bordeaux. Depuis, celui qui a grandi à Smarves puis aux Roches-Prémarie a glané plusieurs prix, nationaux et internationaux pour ses travaux. Il enchaîne les projets à un rythme soutenu, au gré de ses envies. Et d’envies, Maxime n’en manque pas. Il mûrit un documentaire sur l’association Un Hôpital pour les enfants et, entre autres, un docu-fiction historique sur une mission de l’OSS (ancêtre de la CIA, ndlr) dans le Tarn, en… réalité virtuelle ! Côté fiction, il se verrait bien un jour tourner une comédie à Poitiers, où « on ne se marre pas assez ». Mais sans fonds d’aide à la production cinématographique du Département, difficile de l’envisager sérieusement. « C’est pour ça qu’il n’y a pas de tournage dans la Vienne. J’ai envie de faire des choses ici, de mettre en valeur notre territoire mais il faut nous aider aussi. »
Amateur d’urbex
Sur son rare temps libre, Maxime se consacre à l’urbex, qui combine ses passions pour la photographie et l’escalade. Il n’est pas de ces têtes brûlées du Web, qui se filment suspendus à une main, à plusieurs dizaines de mètres de haut, sans filet. Lui préfère la tranquille contemplation d’une vue imprenable… Précieux instants suspendus. « Ça me permet de faire des pauses, de prendre de la hauteur », évoque celui qui a longtemps fait du parkour avec le PPK. N’aimant pas « rester seul », Maxime croit tenir son état « proactif » de ses années passées à L’Arantelle où, enfant, il a participé à de nombreux ateliers, camps et colonies de vacances. Il y est même devenu animateur. « J’ai été bercé par le monde associatif. Mes amis bordelais et parisiens n’ont pas vécu ça. Je suis très heureux d’avoir grandi ici, dit-il. Cette envie de faire des projets est née de là. » Une envie qu’il transmet volontiers à la nouvelle génération. En 2018, il a coordonné avec Camille Jourdes un projet de réalisation avec les jeunes du local de Smarves, autour du danger des réseaux sociaux. Doublement primés pour ce film, certains marchent dans ses pas. « Ils ont mis toute leur âme dans ce projet, je suis fier d’eux. (…) C’est ce que je veux montrer : quand on a des rêves, des envies, il faut y croire et aller à fond dans sa passion. »
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