Aujourd'hui
L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.
La colère est dit-on mauvaise conseillère. Sauf qu’elle s’exprime aujourd’hui en masse, dans les prétoires comme les couloirs d’hôpitaux, les centres médico-sociaux comme les isoloirs. Encore que sur ce dernier point, le doute est permis tant les électeurs ont déserté les urnes. Manque de moyens financiers et humains, reconnaissance en berne, lassitude des réformes successives. Le blues des magistrats équivaut à celui des blouses blanches. Dans les deux cas, le retard de la France est tel qu’il faudra des années (décennies ?) avant de combler l’écart avec ses voisins européens. Après tout, il s’agit d’un choix de société : quels services publics voulons-nous à l’avenir ? Plus de policiers, de gendarmes, de travailleurs sociaux ? La crise sanitaire a prouvé -prouve- la nécessité de l’Etat Providence, à l’heure-même où des candidats putatifs à la Présidentielle font de la réduction des effectifs dans la fonction publique un mantra obsessionnel. La colère est mauvaise conseillère, la surenchère aussi. Il reste quatre mois avant que le pays ne se choisisse un nouveau chef -ou le même-, quatre mois de promesses de lendemains meilleurs. Gare au réveil douloureux.
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