A la veille de la 5e édition du festival des Insouciants, du 2 au
5 décembre, rencontre avec le nouveau directeur de l’Ecole nationale de cirque de Châtellerault. Le Brésilien Carlos Vianna veut former des artistes ouverts sur le monde.
Du Brésil à Châtellerault, il n’y a qu’un pas… Arrivé le
7 septembre dernier, Carlos Vianna a rapidement pris ses marques dans la Vienne. Il faut dire que son CV avait de quoi le mettre à l’aise. Ce quadra a dirigé pendant sept ans l’Ecole nationale de cirque de Rio, avant de prendre les rênes de celle de Châtellerault. S’il ne descend pas d’une longue lignée de circassiens et qu’il ne pratique pas non plus, l’ex-fonctionnaire du ministère de la Culture brésilien baigne dans cet univers très particulier depuis 2006. Grâce à la langue française qu’il a apprise à l’université, Carlos Vianna a très tôt engagé des collaborations avec ses homologues de l’Hexagone, à commencer par le pôle national de Marseille. Son arrivée ne relève donc en rien du hasard. Développer les coopérations internationales de l’ENCC fait partie de ses priorités : « C’est l’une des caractéristiques du cirque selon moi : réunir des gens de partout pour qu’ils échangent sur leurs pratiques. C’est une vraie richesse pour le travail pédagogique. »
Implantée au cœur de la ville depuis 1995, l’Ecole nationale de cirque (14 salariés) compte une centaine de licenciés (de
6 à 62 ans) dans sa section loisirs, mais sa particularité reste bien entendu sa spécialité Arts du cirque proposée à 54 élèves du lycée Marcelin-Berthelot. Un atout qui a séduit Carlos Vianna :
« J’étais curieux de découvrir cette formation qui a une bonne réputation. A Rio, les élèves avaient tous plus de 18 ans. Grâce à cela, je sais ce dont ils ont besoin pour réussir ensuite. » La section de préparation aux concours des grandes écoles de cirque récemment ouverte (8 élèves) a fini de le convaincre de rejoindre Châtellerault. Sans oublier les équipements, le chapiteau de l’îlôt de Laâge et les salles d’entraînement sur le site de la Manu.
Loin du modèle traditionnel du cirque itinérant sous chapiteau, l’ENCC est davantage tournée vers le cirque contemporain qui « place la prouesse, le geste technique au service d’un propos, d’une mise en scène, d’une dramaturgie ou d’un personnage », souligne Céline Biasotto, mémoire vivante du site, chargée de l’accueil et de la communication. « Artiste de cirque, ce n’est pas qu’une condition physique, c’est avoir conscience de ce qu’il se passe dans le monde, rester à l’avant-garde », complète Carlos Vianna. Autrement dit être des « artistes pensants » comme le mentionne le livret d’accueil des étudiants.