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Ce mardi, les ambulanciers hospitaliers manifestent à Paris pour dénoncer le manque de reconnaissance de leur profession. Au CHU de Poitiers, les personnels partagent le sentiment d’être oubliés du Ségur, tout en déplorant des effectifs sous tension.
Ils étaient une petite dizaine de collègues à venir l’accueillir, vendredi dernier, devant le Samu du CHU de Poitiers. Parti de Toulouse à vélo, Thierry Cubury fait le tour des grands hôpitaux qui se trouvent sur sa route vers Paris. Pourquoi ? Pour lancer la mobilisation des ambulanciers Smur et hospitaliers, ce mardi, devant le ministère de la Santé.
La profession souffre depuis plusieurs années d’un manque de reconnaissance. Elle est en grève depuis le mois de juillet. « Notre principale revendication, c’est le statut de soignant, confie Thierry Cubury, en reprenant son souffle. Aujourd’hui, on a le statut de techniciens de la filière logistique. » « Comme les jardiniers », complète Mickaël Ayrault, son collègue poitevin. Or, l’activité des ambulanciers ne se cantonne pas au transport. « On est apte à gérer des arrêts respiratoires, à déceler les signes d’accouchement, à conduire des personnes en psychiatrie… Ce n’est pas rien ! On sait préparer des seringues d’adrénaline, même les aides-soignants ne le font pas », rappelle Thierry Cubury.
Un service sous tension
Les ambulanciers espéraient que le Ségur de la santé allait changer cet état de fait, il n’en a rien été. Malgré la prime de 183€, ils se sentent les derniers « oubliés ». « On nous avait pourtant promis de passer en catégorie B », déplore Mickaël Ayrault, à l’hôpital depuis plus de vingt ans. D’autres professionnels avec qui les ambulanciers partagent les mêmes grilles de salaires ont bénéficié d’une revalorisation… à laquelle eux n’ont pas eu droit. « Ma femme qui est infirmière cadre n’a pas vu de patient depuis deux ans, elle a été revalorisée. » D’autant que des ambulanciers, tel Mickaël Ayrault, forment régulièrement aides-soignants, infirmiers et médecins aux gestes et soins d’urgence…
Plus localement, le syndicat CGT dénonce un manque persistant d’effectifs au Samu du CHU de Poitiers. « Un ambulancier n’a toujours pas été remplacé, indique Catherine Giraud, la secrétaire générale de l’UD CGT. Il faudrait au moins deux postes de plus. » Par ailleurs, plus de la moitié des personnels sont contractuels, avec peu de perspectives de titularisation. « Pour devenir titulaire, il faut que la direction mette un concours en place, explique Mickaël Ayrault. Il n’y en a pas eu depuis des mois. » Enfin, Thierry Cubury espère, lui, que son tour à vélo et la cause qu’il porte au national ne seront pas étouffés par les « lobbys financiers des ambulanciers privés ». Il se félicite néanmoins d’une mobilisation « sans précédent » de la profession, qui devrait réunir plusieurs centaines de personnes ce mardi à Paris.
DR - CHU de PoitiersÀ lire aussi ...
lundi 23 décembre