Aujourd'hui
Sur les 16 359 élèves scolarisés dans les collèges publics du département, 82% mangent à la cantine au moins quatre jours dans la semaine. Derrière ce chiffre élevé, se cache en réalité des fréquentations très variables d’un établissement à l’autre. Explications.
A Vouneuil-sur-Vienne, les 486 élèves du collège Camille-Guérin mangent tous à la cantine. En revanche, ils ne sont que deux sur trois à Ronsard dans le quartier des Trois-Cités à Poitiers, et moins de la moitié à George-Sand et Jean-Macé, à Châtellerault. Mais la palme du nombre d’externes revient au collège Jules-Verne, à Buxerolles, où seulement 36% des 531 élèves sont demi-pensionnaires. Une première explication tombe sous le sens : les élèves sont plus « captifs » dans les collèges ruraux puisqu’ils dépendent beaucoup des transports scolaires du matin et du soir. A l’inverse, Jules-Verne est le seul établissement qui n’est desservi par aucun car scolaire. Autrement dit, tous les ados viennent des alentours. Il est donc plus facile de rentrer à la maison pour faire une coupure et alléger son sac. Reste à savoir comment ils se nourrissent...
Bourse et tarif unique
Le fait que les collèges au bas du classement de l’assiduité se trouvent en Réseau d’éducation prioritaire (Rep) ne relève pas du hasard. Toutefois, le prix des repas ne semble pas être un obstacle insurmontable. En effet, à la demande du Département, les collèges ont engagé une harmonisation progressive de leurs tarifs. Depuis la rentrée, c’est 2,95€ pour tout le monde (3,50€ pour l’achat d’un ticket à l’unité). Les familles aux revenus les plus modestes -très représentées dans les collèges en Rep- peuvent bénéficier d’une aide à la restauration attribuée par le Département, en complément de la bourse d’Etat. « La politique tarifaire en vigueur favorise l’accès de tous à la cantine », assure le représentant du Syndicat des personnels de direction de l’Education nationale (SNPDEN-Unsa). Egalement principal du collège de Chauvigny, Pierre Alix ajoute que « le fonds social des collèges (abondé par le Département, ndlr) aide en plus les familles à régler des factures si besoin ». Si le reste à charge revient parfois à zéro, cette solution n’incite pas toutes les familles à envoyer leurs enfants à la cantine. Dans ce cas de figure, les aides sont versées directement au collège et non sur leur compte en banque. Et puis il y a les foyers juste au-dessus des seuils de revenus, qui ne bénéficient pas des bourses… Les élus de la majorité et de l’opposition en ont débattu lors de la commission permanente de septembre (lire ci-contre).
Inciter les élèves à rester
Quoi qu’il en soit, le nouveau principal de Jules-Verne a demandé à son secrétariat d’« appeler une par une chaque famille d’élèves de 6e et 5e » et de rester en veille pour les autres niveaux. Le but est d’abord de les informer de leurs droits. En plus de l’UNSS ou de la chorale, de nouvelles activités, comme un ciné-club, devraient enrichir la pause méridienne. La découverte d’instruments de musique et de danses est aussi au programme, en lien avec les « classes à horaires aménagés » qui viennent d’ouvrir. Tout cela pour donner envie aux jeunes de rester entre midi et 14h. « C’est important que les élèves aient accès à d’autres expériences de vie sociale qui leur feront d’autant plus aimer l’école », estime Grégoire Journeau. Son objectif est d’atteindre 250 demi-pensionnaires (190 aujourd’hui), dès la rentrée 2022, soit un peu moins de la moitié de l’effectif total.
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