Isolation - Vers la fin des offres à 1€

Créé en 2019, le Coup de pouce « isolation des combles et des planchers » pour les foyers modestes a été réduit de moitié cette année. Conséquence, les offres d’isolation à 1€ ont en majorité disparu. L’objectif est de concentrer le budget sur la rénovation globale de la maison.

Quand le bâtiment va, tout va !
Et en ce moment, il se porte bien, avec un bonus pour le secteur de la rénovation. On le sait maintenant, une partie des Français ont fait des économies pendant la crise de la Covid-19 et ont eu envie d’effectuer des travaux d’amélioration de leur habitat, où ils ont beaucoup vécu pendant des mois. Bref, les entreprises spécialisées dans l’isolation bénéficient, comme les autres, de ce rebond inattendu. Dans la Vienne, les carnets de commandes sont bien remplis. C’est dans ce contexte plutôt doré qu’une annonce est intervenue un peu avant l’été : le coup de pouce « isolation des combles et des planchers » pour les foyers à revenus modestes a été largement réduit. Autrement dit, ces primes financées grâce aux certificats d’économie d’énergie sont passées depuis fin juin d’une moyenne de 20€ du mètre carré à 12€ . Les entreprises qui déduisaient directement ce montant de leurs devis ne peuvent donc plus proposer les fameuses offres à 1€ qui ont eu tant de succès.

Pénurie de matériaux

Cette décision impopulaire visait d’abord à mettre fin à une recrudescence d’arnaques constatées ces derniers mois. Reste à savoir si c’était le bon moment à l’heure où le prix des énergies flambe et que la précarité énergétique grappille du terrain. « Certains clients étaient tentés de faire ces travaux parce que ça ne coûtait rien, même si leur maison n’en avait pas vraiment besoin, souligne Isabelle Vevert, conseillère technique pour l’agence Artée. La volonté du gouvernement est clairement de flécher davantage vers le coup de pouce rénovation globale, dont l’attribution dépend des gains énergétiques obtenus. »
 De quoi s’agit-il ? Ce dispositif créé il y a tout juste un an incite les ménages à mettre en œuvre un « bouquet de travaux optimal sur le plan technico-économique »,
 note le ministère de l’Ecologie. Ces travaux sont définis par une étude énergétique préalable globale de la maison. Ils doivent permettre d’atteindre 
« une baisse de consommation conventionnelle annuelle en énergie primaire sur les usages chauffage, refroidissement et production d’eau chaude sanitaire d’au moins 55 % ».

Cette évolution des aides publiques n’inquiète pas Sévérina Vilneuve. La gérante d’Atéréno, à Sèvres-Anxaumont, intègre le plus souvent l’isolation dans un processus de rénovation énergétique globale. « Les dossiers de demande d’aides sont plus lourds, il faut passer systématiquement par une étude thermique, ce qui peut rallonger les délais mais les économies d’énergie réalisées sont plus importantes. » En revanche, ce qui mobilise davantage sa réflexion, c’est la pénurie de matériaux et la flambée des prix. « L’approvisionnement en laine de bois nécessite quatre à six mois en ce moment contre quinze jours habituellement, il faut anticiper. » Au vu de cette problématique nationale, les autorités ont maintenu le coup de pouce pour l’isolation des combles et planchers jusqu’au 30 juin 2022. Après quoi, il devrait disparaître.

 

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