Malgré son jeune âge (21 ans), Lucas Ramon sera l’un des cadres du Stade poitevin volley beach cette saison. Le libéro qui entame sa troisième saison avec les Dragons revient sur son rôle au club et ses ambitions.
Malgré d’autres sollicitations en Ligue A, vous avez prolongé votre bail avec le SPVB. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
« C’est un club dans lequel je me sens bien. Je ne suis pas très loin de ma famille (installée en Touraine, ndlr), j’adore la salle et Poitiers a le meilleur public de France… J’avais promis au coach de rester s’il me mettait titulaire lors de ma deuxième saison. Ça s’est bien passé pour moi et j’étais content de cette opportunité. Je n’ai pas voulu m’embarquer dans un projet que je ne connaissais pas et je n’avais pas de raison de partir. »
Avez-vous le sentiment d’avoir franchi un palier après cette saison où vous avez terminé 4e libéro de Ligue A ?
« Je n’avais pas la stat, merci ! (rire) Commencer très tôt à un poste qui demande beaucoup d’expérience, ça m’a exposé à beaucoup d’erreurs et de stress et je crois avoir plutôt bien géré. Je suis très content de ce que j’ai fait, j’étais même surpris. J’ai envie de refaire la même chose, si ce n’est encore mieux. J’ai beaucoup appris en Ligue A avec des joueurs expérimentés. J’ai progressé bien plus que je ne le pensais. »
Brice Donat attend de vous que vous vous affirmiez davantage cette saison...
« En tant que libéro, il faut pouvoir haranguer tout le monde et avoir un impact mental sur ses coéquipiers, en essayant de se montrer serein et fiable. C’est un poste où l’on ne touche pas beaucoup de ballons et où il faut donner de l’énergie à son équipe dans d’autres secteurs, comme rappeler à chacun ce qu’il doit faire, dire à l’un d’aller bloquer la ligne en diagonale, à un autre d’aller plus sur un côté… Même si je n’ai que 21 ans, il faut que je m’affirme et que je progresse dans cet aspect-là. »
D’autant que vous êtes désormais l’un des plus anciens de ce groupe profondément remanié à l’intersaison.
« Le paradoxe est là : j’ai dû accueillir des gens plus expérimentés, qui ont une carrière bien meilleure que la mienne. Je m’interrogeais un peu au début. Est-ce que je vais être crédible à leurs yeux ? Est-ce qu’ils vont m’écouter ? Dans la mesure où je suis le seul Français sur le terrain, c’est aussi mon rôle de leur montrer ce qu’est le club de Poitiers, ses traditions, son mode de travail… Je pense que ça s’est bien passé jusqu’ici. »
Cet été, vous avez été appelé pour le stage de l’équipe de France A’. Comment avez-vous vécu cette première convocation ?
« J’étais trop content d’être encadré par Bernardo Rocha de Rezende (successeur de Laurent Tillie à la tête de l’équipe de France, ndlr), qui est vraiment l’icône du volley-ball mondial, le meilleur coach de l’histoire. C’était super-enrichissant, une méthode de travail complètement différente… Et une chance énorme de porter le maillot tricolore. Après, tu n’as qu’une envie : le porter pour de vrai, représenter fièrement ton pays et pouvoir apporter du bonheur aux gens. Tout ce que les A ont fait cet été est monstrueux et ça me motive. J’espère en être à Paris 2024 ou à Los Angeles 2028… C’est dans un coin de ma tête, oui. Ce stage était le premier du projet Paris 2024. Quand tu es au début de ce projet, tu as forcément une chance d’y être à la fin. Tous les gars en ont envie, moi compris. »