Aujourd'hui
A Poitiers, les élèves du BTS Métiers de la mode du lycée du Dolmen ont co-signé les nouveaux uniformes que porteront les policiers dans toute la France début 2022.
L’annonce est venue directement du ministre de l’Intérieur. Sur Twitter, Gérald Darmanin a présenté le 15 septembre le nouvel uniforme des policiers « plus moderne et plus adapté à leurs actions », avant de remercier publiquement les élèves du lycée professionnel du Dolmen à Poitiers et de l’école Supmode de Bordeaux pour « cet excellent travail ». Suite à un appel à projets lancé dans toute la France, ces deux établissements sont les seuls à avoir été retenus. Une véritable fierté pour ces jeunes étudiants d’à peine 20 ans.
Ils sont une quinzaine en BTS Métiers de la mode et se destinent à des postes de cadres dans la création et la production textile. Sollicités en mars dernier, les élèves ont planché pendant un mois pour livrer des croquis en couleur de polos à manches courtes et longues, ainsi que des esquisses de calots pour remplacer les traditionnelles casquettes. « Nous avions un cahier des charges et nous avons effectué des recherches historiques. De plus, un collègue enseignant réserviste de la gendarmerie nous a précisé les besoins et les contraintes du métier », raconte Véronique Arnaud, professeure d’arts appliquées. Le défi ? Allier les aspects esthétiques et techniques pour créer des uniformes à la fois résistants et qui représentent l’identité de l’Etat.
Grand oral face à la police
« Les élèves ont travaillé en binôme mais beaucoup à distance à cause de la Covid, ce qui a largement développé leur autonomie », poursuit Emilie Guilbault, enseignante en génie industriel textile et cuir. « Fin juin, j’ai reçu un coup de fil de la direction générale de l’habillement pour nous annoncer que nos six projets étaient retenus et qu’il faudrait les défendre à l’oral devant un jury. Il a fallu rappeler tous ceux qui étaient déjà partis en stage… », se souvient Christophe Copin, proviseur du lycée professionnel. Le 7 juillet, une délégation de cinq élèves s’est rendue à Périgueux. Le groupe s’est retrouvé face à des hauts gradés et des hommes du rang originaires des quatre coins de la France. « On a mis en avant la prise en compte des besoins des policiers. La fermeture du col, l’emplacement des poches… On a expliqué nos choix et on a eu un bon échange autour de leurs usages », expose Clarysse, en première année de BTS à l’époque. Ils ont même pensé aux renforts d’épaules pour le gilet pare-balles. Certains détails proposés ont été gardés –à commencer par la couleur bleu roi-, d’autres non. En tout cas, les élèves se souviendront longtemps de cette expérience. « Ce projet, c’est du concret, on verra les policiers porter ces uniformes dans la rue », reprend Clarysse. Un bémol toutefois, élèves et professeures auraient bien aimé rencontrer les agents du bureau d’études du ministère et suivre la production, en France avec du tissu français, a promis le ministre. Mais a priori, ce n’est pas prévu ! En tout cas, tous mentionneront fièrement cette expérience sur leur CV.
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