Vélos en libre-service : comment ça marche

Grand Poitiers s’apprête à lancer un Appel à manifestation d’intérêt pour un service de location de vélos en libre-service dans les prochains mois. A La Rochelle, pionnière en France, le système Yelo fonctionne à plein régime. A Châtellerault, il monte en puissance.

Arnault Varanne

Le7.info

Ce que veut faire 
Grand Poitiers
C’est l’un des corollaires à la hausse du versement mobilités, de 1,3 à 1,8% au premier janvier 2022(*). La communauté urbaine veut favoriser l’usage du vélo et lancera dans les prochaines semaines un Appel à manifestation d’intérêt auprès des opérateurs du libre-service. Avec combien de stations ? De vélos ? Où ? « On laisse la liberté aux opérateurs de proposer des choses, répond Frankie Angebault, vice-président en charge des Mobilités. Poitiers et sa première couronne nous paraissent intéressantes dans un premier temps. » Le service s’adresserait aux étudiants, aux touristes, mais aussi aux salariés « qui veulent rejoindre leur lieu de travail à la descente d’un TER, par exemple ».

L’exemple de La Rochelle
S’il y a bien une ville en France où l’usage du vélo est exponentiel, c’est La Rochelle. La deuxième ville la plus cyclable de France compte aujourd’hui 105 stations contre 50 en... 2019, dont plusieurs à Aytré, Périgny, Puilboreau, Lagord, Châtelaillon ou encore Angoulins. Au total, 600 vélos siglés Yélo -140 VAE- « fabriqués en France » circulent au quotidien dans l’agglo. Avec un certain succès. « En 2019, nous comptions 1 200 locations par jour, embraie Bertrand Ayral, vice-président de Grand La Rochelle. En 2020, c’était 2 000 et ces dernières semaines nous sommes passés à 3 000. Chaque vélo est utilisé entre cinq et sept fois dans la journée. » Le public ? Des étudiants, salariés... Un changement a dopé la fréquentation : le système freebike, qui permet d’emprunter un biclou sans abonnement, juste avec sa carte bancaire. « Je crois aussi et surtout que nous offrons un parcours simplifié. Chez nous, bus, vélo, autopartage, transport maritime sont regroupés sous la même marque avec une vraie intégration tarifaire », développe l’élu. Son conseil à ses collègues de Grand Poitiers ? « Il faut un vrai maillage dès le début avec suffisamment de stations. » Yélo a un coût, entre 1 500 et 2 000€ par an et par vélo, avec une recette équivalente à « 15 à 20% » des charges. 

Châtellerault monte en puissance
En préparation de son futur plan vélo, Grand Châtellerault compte dix stations Vélibleu, dont deux nouvelles à Ingrandes et à la gare de Châtellerault. Soit un peu plus de 250 vélos « principalement à assistance électrique », selon Hindeley Mattard, vice-président de l’agglo. Avec 18 000 locations en 2020, pour une moyenne de 1h30, le service monte en puissance. Et d’ailleurs, la fréquentation a augmenté depuis janvier. Grand Châtellerault en fait un enjeu majeur et va s’efforcer d’« apporter des réponses aux entreprises ». Avec des stations sur les zones d’activités ? La collectivité ne s’interdit rien, même si les communes réclament aussi des moyens pour « créer de nouvelles pistes cyclables et créer des continuités ». Poitiers, La Rochelle, Châtellerault, même combat !


(*)Puis 2% à partir du 1er janvier 2023. La collectivité espère 9,5M€ supplémentaires sur son budget l’année prochaine, 12,5M€ en 2023.

DR Pierre Meunié

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