Aujourd'hui
Deux ans après Tempéraments, album nommé aux Victoires de la musique 2020, le Poitevin Malik Djoudi revient avec un troisième opus baptisé Troie. Le chanteur y opte avec brio pour un son plus organique et une tonalité plus lumineuse.
On pourrait y voir de prime abord un peu de facilité… Mais le Troie du titre sied bien au troisième album de Malik Djoudi, à paraître ce vendredi. Parce que ce nouvel opus est avant tout le fruit d’une bataille, d’une lutte contre les maux des derniers mois. A commencer par cette crise sanitaire joliment dépeinte dans le dystopique 2080, et ce refrain entêtant qui invite à ne pas sombrer (« Promets-moi, de ne pas tomber »). Avec ce disque, le Poitevin répond à la morosité du moment par un voyage solaire et enjoué, invoquant notamment l’urgence de vivre (Vis-là) et de se retrouver, soi-même ou avec l’autre (Où tu es, gracieuse ouverture). Il y est toujours question d’amour, de désir et de séduction (Point sensible, Adorée, Danger), mais l'atmosphère générale de Troie est beaucoup plus lumineuse que celle des précédents travaux du chanteur. Les synthés se font ici plus discrets, laissant apparaître un parti pris organique -l'album a été composé en grande partie à la basse et à la batterie- qui amène l'univers intimiste et sensuel du chanteur vers des notes, des couleurs groovy très agréables. Le renfort de Renaud Létang à la réalisation (Alain Souchon, Manu Chao, Feist) n’est sans doute pas étranger à cette orientation. Après des duos épatants avec Etienne Daho et Juliette Armanet, Malik Djoudi s’est offert de nouvelles collaborations emballantes avec la rappeuse Lala &ce, Philippe Katerine et même Isabelle Adjani. Habité par bien des aspects, son troisième volet donne une furieuse envie de jouer les prolongations estivales de manière apaisée, sur un nuage, tout en rêvant à des jours heureux. Salvateur, il arrive sans doute au meilleur des moments.
Troie (12 titres), Malik Djoudi. Sortie le 24 septembre (Because). En concert le 26 novembre à 21h, au Confort moderne, à Poitiers.
DR - Edgar Berg
À lire aussi ...
