Ils sont prêts à tous les sacrifices pour soutenir leur club préféré. Ils, ce sont les supporters. Cette nouvelle série met en avant l’investissement des passionnés de sport, parfois jusqu’à l’excès. Antonin Beaubeau a créé le premier fan-club du PSG à Poitiers, juste avant la pandémie. Aujourd’hui, le recrutement parisien le laisse rêveur.
Douze heures de route aller-retour… Antonin Beaubeau ne voulait pas rater l’occasion de voir jouer son équipe de cœur, le Paris-Saint-Germain. Direction Brest, fin août, avec deux copains pour la deuxième journée du championnat. « Avec le Covid, ça faisait dix-huit mois que je n’avais pas vu un match en vrai, ça me manquait ! » Heureusement, le déplacement s’est soldé par une victoire 4-2.
Dix-huit mois, c’est à peu près l’âge du fan-club poitevin du PSG, qu’il a lui-même créé juste avant la pandémie. Une association de supporters dans les règles de l’art, officiellement labellisée par le club parisien. « J’ai passé plusieurs entretiens de motivation et on m’a demandé un extrait de casier judiciaire », souligne Antonin. Le PSG ne veut plus d’incidents comme ceux qui ont fait un mort en 2006. Evidemment, les premiers temps ont été un peu laborieux. Avec la jauge, les déplacements se sont révélés plus contraints. « On ne partait pas si on ne pouvait pas avoir des places pour tout le monde. » En revanche, Antonin s’est plu à réunir vingt-cinq personnes qu’il ne connaissait pas à la Guinguette pictave pour voir la phase finale de la Ligue des champions, en 2020. C’est justement pour « rassembler des gens autour d’une même passion » que ce jeune père de famille de 29 ans a créé ce fan-club (la page Facebook compte déjà plus de 700 abonnés). Et son histoire avec le PSG ne date pas d’hier. « J’avais 5 ans, mon père était lui-même fan depuis tout petit, on habitait en région parisienne et on allait très souvent au stade ensemble. » La passion ne l’a jamais quitté. Commercial en téléphonie et Internet pour les pros, lui-même joueur amateur au sein de l’entente Lavoux-Liniers, il confie injecter entre « 500 et 1 000 € chaque année » dans des maillots, vêtements, goodies, billets, déplacements... « De préf érence dans la tribune Auteuil, où l’ambiance est incroyable. » La réputation des supporters de Paris n’est plus à faire. « On fait beaucoup de bruit, même à l’extérieur. »
L’arrivée du Messi
Dimanche dernier, dix aficionados poitevins sont partis en minibus de location pour voir la victoire de Messi et de ses coéquipiers face à Lyon (2-1). Sur la planète foot, le transfert de la Pulga du FC Barcelone au PSG a eu l’effet d’un tsunami. Antonin Beaubeau a tout suivi en direct, y compris la conférence de presse de présentation. Et même s’il confie sa préférence pour Ronaldo, il se dit « très excité » à l’idée de voir « l’un des meilleurs joueurs du monde » rejoindre son club de cœur : « C’est la cerise sur le gâteau d’un recrutement déjà exceptionnel. En 2008, quand on s’est maintenu à la dernière journée face à Sochaux grâce à un doublé d’Amara Diané, qui aurait pu penser qu’on serait la nouvelle puissance mondiale du foot trois ans plus tard ? Depuis 2011, c’est de la folie ! » Exit la remontada du Barça en 2017. « Un traumatisme, je ne parlais plus. » Désormais, l’objectif, c’est la Ligue des champions. « On n’a plus d’excuse ! »
Politique
Sacha Houlié en défenseur des supporters
Sacha Houlié affiche clairement la couleur sur son compte Twitter. Il est « supporter de l’OM ». Mais le député de la Vienne est aussi l’auteur d’un rapport sur « les interdictions de stade et le supportérisme » avec l’ex-ministre et députée communiste Marie-George Buffet. Selon lui, le principe des interdictions administratives de stade doit être revu, la reconnaissance faciale n’a pas sa place dans les tribunes... « Au-delà du foot, j’ai la conviction qu’il y a des choses qu’on ne peut pas faire... », indique-t-il. Il regrette aussi le bannissement des fumigènes qui ont fait leur retour ce week-end dans les gradins du match de Ligue 2 Toulouse-Grenoble. « Je ne cherche pas à exonérer les supporters qui ne se comportent pas bien, mais il existe le plus souvent une vraie communauté, un esprit à préserver. »
Fan-club
Les Verts sont dans la Vienne
Depuis le début des années 90, Saint-Etienne a son groupe de supporters dans la Vienne. Ils sont plus de 200 « associés de la section 75 » à faire régulièrement des allers-retours jusqu’au stade Geoffroy-Guichard. Leur quartier général se trouve Au Top du Roulier, au cœur du centre routier. Nostalgiques de la grande époque des Verts, ces fans continuent à soutenir coûte que coûte leur équipe fétiche. « L’ambiance dans le stade avec ses deux kops est incomparable », confie Daniel David, vice-président (Patrick Beau est le président). Le 3 octobre, une vingtaine de Poitevins seront de la partie pour le derby face à Lyon.