Aujourd'hui
Aux Trois-Cités, l’école Tony-Lainé accueille des enfants avant 3 ans pour leur transmettre, ainsi qu’à leurs parents, la culture scolaire et le goût d’apprendre.
Ils ont autour de 2 ans et vont déjà à l’école… A Poitiers, la maternelle Tony-Lainé accueille les tout-petits dans un dispositif spécifique. En faible effectif, ces seize élèves ne sont pas mélangés avec leurs aînés. Ils bénéficient d’une enseignante et d’une Atsem à temps plein dans une classe forcément dotée d’un dortoir. Même pas tout à fait « propres », ils peuvent venir.
« Hors Covid, les parents accompagnent les enfants dans la classe, détaille Hélène Chouly, l’enseignante référent. Les horaires peuvent être aménagés. L’essentiel, c’est que chacun ait une bonne expérience de l’école. » Pour que leurs enfants puissent y entrer, les parents doivent faire acte de candidature. « Ce dispositif s’adresse à des familles éloignées de la culture scolaire, qui n’ont pas les codes de l’école », précise Francette Popineau, la directrice de l’école. La démarche est également intéressante pour celles qui ne parlent pas le français à la maison. Une commission dans laquelle siègent des assistantes sociales du CCAS, des membres de la Protection maternelle et infantile et de l’école étudie les dossiers. Les parents se retrouvent très impliqués. Ils signent même un véritable contrat qui les engage en termes d’assiduité et de ponctualité. « En fin d’année, les parents et les enfants sont partants pour participer à plein d’activités au sein de l’école », assure Francette Popineau. Numération, langage, vivre-ensemble… Ces jeunes élèves suivent de véritables apprentissages. La directrice de la maternelle regrette que « le ministère n’ait pas mis en place un suivi de cohorte pour évaluer le dispositif ». Malgré tout, sur la base de l’expérimentation menée à Tony-Lainé, l’équipe dresse un constat très positif : « Les enfants développent des liens forts avec l’école et ils ont plus de vocabulaire pour exprimer leurs pensées et leurs sentiments. »
Outre Tony-Lainé, deux autres écoles de Poitiers abritent un dispositif identique (Alphonse-Daudet et Charles-Perrault aux Couronneries). Châtellerault en compte trois également. Dans le cadre de la réhabilitation de l’école Andersen prévue bientôt, la municipalité poitevine poussera pour en obtenir un quatrième. Mais encore faudra-t-il convaincre le rectorat d’allouer un enseignant à plein temps.
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