Aujourd'hui
La majorité de droite et du centre sort renforcée après le deuxième tour des élections départementales. Seuls trois des cantons de Poitiers sont tombés dans l’escarcelle de la gauche, ou plutôt des gauches. Première session dès jeudi au Département.
On prend les mêmes et on recommence. A quelques exceptions près, la plupart des conseillers départementaux version 2015 et 2021 seront les mêmes jusqu’en 2027. Sur les quinze cantons où elle présentait des candidats, la majorité départementale a réalisé le grand chelem. « Nous gagnons même un canton supplémentaire », se félicite le président sortant, Alain Pichon. En l’occurrence celui de Jaunay-Marigny, où le binôme Jérôme Neveux-Valérie Chebassier succède aux indépendants Francis Girault et Karine Lafond. Et il sera beaucoup plus « dans la ligne ». A dire vrai, la majorité sortante n’a tremblé nulle part, même si sur les cantons de Chauvigny et Vivonne, les duels ont été serrés (voir les résultats page 4).
La gauche éparpillée
Que retenir de ces Départementales 2021, au-delà d’une certaine forme de continuité ? D’abord que Poitiers (collectif) n’est pas la Vienne (en transition). Seule force politique à se présenter sur les 19 cantons, Vienne en transition n’a réussi à décrocher « que » deux cantons, Poitiers 2 et 3. Sur le premier, Ludovic Devergne sera donc le seul survivant du groupe Vienne à gauche, associé à Sarah Rhallab. Sur le second, Florence Harris et Grégory Vouhé ont réussi le tour de force de devancer l’autre conseillère sortante Isabelle Soulard, en binôme avec l’entrepreneur Pierre Goubault. « Poitiers 3 était un canton de gauche et le reste. On a bien été identifiés comme des candidats de gauche, estime Florence Harris. On sera constructifs et on va essayer de faire passer plusieurs idées de notre programme... »
Un poste de conseiller à la Citoyenneté
Ce sera forcément dans une opposition morcelée. On voit mal comment le patron local du PS Mathias Aggoun (et Catherine Bourgeon) pourrait s’associer dans l’hémicycle avec la Vienne en transition. Pas plus d’ailleurs qu’avec Anthony Brottier et Aline Fontaine, qui ont reçu le soutien de La République en Marche entre les deux tours. Dans une fin de campagne très tendue, notamment à Fontaine-le-Comte, le vice-président aux Sports de Grand Poitiers et son binôme sans étiquette ont tenu bon, s’imposant avec 232 voix d’avance. Ils promettent d’être des opposants « constructifs. L’idée n’est pas de prendre position dans un groupe mais de se positionner sur les sujets qui nous tiennent à cœur ».
Dans un contexte de forte abstention renouvelée (66,04%), ces équilibres politiques doivent forcément être relativisés. Du reste, Alain Pichon compte proposer dès jeudi, jour d’installation de la nouvelle assemblée, la création d’un poste de conseiller spécial pour la Jeunesse et la Citoyenneté « pour aller expliquer un peu mieux ce qu’on fait au Département dans les collèges et les écoles ». L’ancien maire d’Antran convient que
« la démocratie est en difficulté »
et que la « crise de confiance » imposera des changements plus profonds. Qui dépassent, cela va sans dire, l’hémicycle du Conseil départemental.
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