Dommage pour la démocratie

L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef.

Nous voilà donc au surlendemain d’une séquence électorale, dont la campagne express sur fond de Covid-19 a accouché de ce triste résultat de participation. 66% d’abstention pour les Départementales au second tour, 63% à l’échelle régionale. Dans la Vienne comme en Nouvelle-Aquitaine, personne ne peut vraiment se réjouir de sa victoire. Pas question de remettre en cause la légitimité des nouveaux élus. Ce serait trop facile et un poil démagogique. Force est de constater que les électeurs ont accordé une prime aux sortants, dans l’Hexagone comme en Nouvelle-Aquitaine. Et même si le patron du Département s’agace du terme « prime aux sortants » -il préfère « la prime au travail »-, c’est l’un des enseignements du double rendez-vous. Au brouillage des ondes induit par la recomposition politique en marche (sic) depuis 2017, les rares électeurs mobilisés ont préféré la clarté du bon vieux clivage gauche-droite. Face à l’exaspération sociale, le Rassemblement national aurait pu servir d’exutoire, il s’est en réalité délité. Aux oracles qui tirent des plans sur la comète présidentielle, on fera remarquer qu’il reste dix mois avant le rendez-vous suprême. On fera aussi remarquer que les Départements et les Régions font le quotidien des Français et que l’obsession d’un seul jour finit par détourner le corps électoral des autres scrutins. Dommage pour la démocratie.