
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
Depuis la rentrée 2020, 100% des classes de CP et CE1 situées dans les Réseaux d’éducation prioritaire (Rep/Rep+) de l’académie sont dédoublées, ainsi qu’environ un tiers des grandes sections de maternelle. Autrement dit, 3 090 élèves apprennent à lire, écrire et compter en petits groupes de douze environ. Cette mesure phare du gouvernement, qui s’est mise progressivement en place à partir de 2017, est aussi l’une des rares à être saluée par une majorité d’enseignants et par les syndicats, même si le Snuipp86 réclame « un vrai bilan » et considère que cette réforme a été faite « à moyens constants ».
Dans les établissements concernés, les difficultés sociales et scolaires ont traditionnellement tendance à s’additionner, témoigne Pascale Chaussenery, directrice de l’école Charles-Perrault, dans le quartier des Couronneries à Poitiers : « Nous avons eu moins de violence cette année mais les difficultés pédagogiques demeurent car beaucoup d’enfants sont souvent empêchés d’apprendre par la situation familiale ou parce qu’ils n’ont pas d’espace à la maison. »
Dans ce contexte, le travail en petits effectifs démontre un réel intérêt, selon Stéphane Dupuy, enseignant en CP : « Je connais mieux les élèves et détecte plus vite les difficultés qu’à 26 par classe. Logiquement, les solutions arrivent plus vite elles aussi. » Dans cette ambiance « très familiale » proche de « l’esprit maternelle », le professeur peut revoir en groupe certains points mal compris du programme. « Quand je dis à mes élèves qu’ils vont travailler en atelier, ils sont ravis car ils sont actifs et ne restent pas simplement à écouter, renchérit Isabelle Lièvre, enseignante de CE1, qui est parvenue à rattraper en début d’année le temps perdu pendant le premier confinement. Ceux en réussite vont se nourrir en autonomie sur d’autres ateliers. »
« Le dédoublement, c’est bien mais il faut nous laisser du temps pour voir les effets à long terme sur les élèves, conclut Stéphane Dupuy comme un appel. Trop souvent, les dispositifs innovants et prometteurs sont supprimés par le ministère avant même qu’ils aient produit leurs effets. » En attendant, une question va très vite se poser aux mairies de Poitiers et Châtellerault, alors que le dédoublement des grandes sections va commencer : les bâtiments seront-ils assez grands pour accueillir de nouvelles classes ?
À lire aussi ...
Aujourd'hui
Quiconque a la chance de posséder un extérieur se languit du retour des beaux jours et de la possibilité de nouveau offerte de vivre à l’air libre. Plus que jamais, le jardin est une valeur refuge.
Aujourd'hui
Qu’elle soit considérée comme le prolongement de la maison, ou utilisée telle une oasis de fraîcheur, comme un havre de réconfort niché au milieu du jardin, la pergola conquiert de plus en plus de cœurs sensibles au confort et à l’esthétique, au fonctionnel et au durable. Au sommet des préférences, la version « bioclimatique » n’en finit plus de séduire.