
Hier
Grégory Touzalin, huit mois après la disparition de Villas et demeures de France, pourquoi avez-vous choisi de quitter la France ?
« Poitiers est un village et il m’était difficile d’y rester pour travailler. Je tiens tout de même à signaler que je suis resté six mois après la liquidation pour essayer de trouver des solutions pour mes clients et les garants. »
Comprenez-vous que le fait que vous ayez créé, à Marrakech, une structure baptisée Villas et demeures du Maroc suscite de l’émotion ici ?
« J’ai créé cette société dans laquelle je suis le seul salarié. Il y avait une dimension sentimentale après ce qui s’est passé à Poitiers. J’ai laissé mes enfants, ma famille… Je n’ai rien à cacher. »
Quelle part de responsabilité vous attribuez-vous dans la faillite de votre entreprise ?
« La facilité, c’est de dire que VDF et Grégory Touzalin ont fait du mauvais travail. En réalité, j’ai bien sûr des torts et je me fais souvent des reproches. Maintenant, je ne suis pas le seul responsable dans cette affaire. Entre 2004 et 2019, j’ai payé 8M€ aux assurances (*) pour couvrir les clients au cas où il arriverait quelque chose ! Une fois que nous avons été mis en redressement judiciaire, le garant (**) a appelé tous nos clients pour leur dire de ne pas payer les appels de fonds. Ce qu’ils ont fait et cela nous a précipités vers la liquidation. »
« Pas toujours répondu aux clients »
Vous évoquez également un montant de garantie passé de 21M€ à 13M€…
« C’est simple, si vous n’avez pas la garantie qu’une assurance prendra le relais sur vos chantiers, vous ne pouvez pas engager les travaux. Nous avions besoin de 16M€ et la CGEC a volontairement diminué à 13M€. Le garant a fait en sorte que Villas et demeures de France tombe à l’eau. »
Plusieurs clients ont évoqué des malfaçons et une absence totale de réponse à leurs courriers et mails sur les derniers mois. Vous confirmez ?
« En plus de vingt-cinq ans, nous avons construit plus de 4 500 maisons. Vous pouvez imaginer un instant que nous aurions tenu aussi longtemps si nous ne faisions pas de la qualité ? Mes artisans n’ont pas changé. Après, je reconnais qu’à partir du redressement, j’ai eu du mal à les payer, que les délais se sont allongés et que je n’ai pas toujours répondu aux clients. Mais je le répète, je ne suis pas le seul responsable. »
(*) La Compagnie européenne de garanties et cautions est une filiale du groupe Banque populaire-Caisse d’Epargne.
(**) Collaborateur de la CGEC.
À lire aussi ...