Bonheur contrarié

L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.

Il flotte dans l’air comme un parfum d’insouciance. Les terrasses et restos rouverts, le beau temps au zénith, les musées et autres salles de sport enfin accessibles, le virus en net repli, la vaccination qui s’accélère... Et pourtant, à regarder les chaînes d’info en continu et à scroller sur les réseaux sociaux, une impression domine. Celle d’une France quasiment au bord de la guerre civile, rongée par la violence endémique, à laquelle même le Président de la République n’échapperait pas. La gifle de Tain-l’Hermitage, symptôme d’une société qui va à vau-l’eau, dans laquelle l’autorité se délite ? On a entendu mille et un reportages sur cette théorie du pire, appuyée par de « vrais » experts. Ce n’est évidemment pas la réalité dans laquelle une majorité d’entre nous vivent aujourd’hui, sans nier les difficultés sociales et économiques. Notre confrère du Monde Luc Bronner a publié la semaine dernière le premier article d’une série, avec ce titre : « La France heureuse, la France qui va bien, et si c’était elle, la majorité silencieuse ? » Il a posé ses valises dans la ville de Château-Gontier, en Mayenne. Ici, on embauche à tour de bras, le taux de chômage avoisine les 5%, l’insécurité est maîtrisée. L’air de rien, Poitiers n’est pas si loin de ce tableau.