Aujourd'hui
Depuis le 19 mai, les brocantes sont de nouveau autorisées, pour le plus grand bonheur des chineurs. De leur côté, certains vendeurs optent désormais pour les vide-greniers permanents, des boutiques de seconde main à l’abri des intempéries qui se multiplient dans la Vienne.
A la Gibauderie, le traditionnel vide-greniers organisé le 19 juin dans le parc principal est très attendu des habitants. Une soixantaine d’exposants sont annoncés. « Cet événement va lancer les rendez-vous de l’été », souligne Sylvain Beauchamps, en charge de la logistique au sein de la maison de quartier. Covid oblige, des mesures strictes de distanciation physique seront appliquées. « Nous allons créer un couloir de tables espacées avec un sens de circulation, des agents de sécurité seront aussi présents dès le matin afin de rappeler gentiment les règles », poursuit l’intéressé. Incontournable vu l’affluence prévue, le masque sera obligatoire dès 6 ans.
Depuis le déconfinement et le redémarrage de la saison des vide-greniers, le 19 mai, chineurs et exposants sont au rendez-vous. Le succès est d’autant plus fort que de nombreuses dates ont été annulées en 2020. A Montamisé et Jardres, le 30 mai, tous les stands étaient occupés bien avant le jour J. Idem pour les Puces de Blossac à Châtellerault dimanche dernier, où les quarante emplacements ont été pris d’assaut après deux éditions supprimées en avril et mai. « Cette brocante est très connue, le lieu est idéal pour se garer et on y trouve aussi bien des professionnels que des particuliers », estime Thierry Ormal, l’organisateur depuis plus de vingt ans.
« Les acheteurs négocient peu »
Selon lui, quelle que soit la météo, « les gens ont envie de prendre l’air le dimanche matin ». Alors il n’est pas inquiet face à la multiplication des vide-greniers permanents. A Migné-Auxances, Chez Coco a été le premier à ouvrir en 2018. Depuis, deux autres ont vu le jour. Au Bon débarras, rue du Commerce à Chasseneuil, le concept est simple. « Les clients louent un stand de deux mètres, avec ou sans tringle pour les vêtements, à la semaine ou au mois, explique la responsable Christèle Mereaud. Nous les conseillons sur le prix et la disposition des produits. Ensuite, nous vendons pour eux. » Le succès est là. Les 160 espaces disponibles sont pleins. Comme les sites de vente entre particuliers, ces boutiques de seconde main surfent sur le boom de l’occasion. Ouvertes toute l’année, elles sont clairement dédiées à tous ceux qui ne veulent pas passer leur week-end à attendre le chaland sous un parasol. « Et ici les acheteurs négocient très peu », ajoute de son côté Florence Dansereau, qui gère avec son mari Sébastien le dernier-né de ces vide-placards, Le P’tit Saint-Ouen des particuliers à Saint-Benoît. Inauguré en février 2021, le magasin a très vite dû baisser le rideau lors du troisième confinement. « On a quand même réussi à vendre quelques articles en click&collect grâce aux réseaux sociaux. » Comme chez les autres, Internet fait clairement partie de la stratégie de vente.
Plus c’est insolite, mieux ça se vend. Les collectionneurs aussi ont bien saisi le filon. Une commission de 28 à 35% est prélevée sur les gains selon les enseignes. Mais les déposants y trouvent leur compte, comme Jeanne qui tente de se débarrasser d’objets superflus avant de déménager : « Avant, je faisais deux vide-greniers par an mais c’est épuisant de décharger tôt le matin et de recharger, rester sur le stand toute la journée. Pour moi, c’est fini. » Reste à savoir si ce nouveau modèle remplacera à terme les vide-greniers en plein air…
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