Aujourd'hui
En six mois, le chocolatier Fink (18 salariés) a érigé un laboratoire flambant neuf à Poitiers-Sud et doublé sa surface de vente en centre-ville. Une foi en l’avenir impressionnante pour une vieille dame presque bicentenaire.
A l’emplacement de l’ex-boutique Orange, 18, rue du Marché-Notre-Dame, McDonald’s s’est un temps positionnée. Quelques enseignes de la grande distribution ont aussi fait des approches. C’est finalement un chocolatier du cru qui y accueille ses clients depuis la semaine dernière, avec une surface de vente doublée (140m2) et même un salon de thé qui ouvrira dans quelques jours. Du haut de ses presque deux siècles (1828), Fink se porte comme un charme, merci pour lui ! « On sort d’une année éprouvante, mais d’une bonne année quand même », sourit Shahd Gely, co-gérante de la PME de 18 salariés (650 000€ de chiffre d’affaires) aux côtés de son mari, Alexandre.
Du premier confinement au sortir du troisième, l’artisan chocolatier a maintenu son activité sur presque toute la période de la crise sanitaire. Il s’est aussi réinventé, avec la livraison à domicile, indispensable pour les fêtes de Pâques 2020. En novembre dernier, Fink a ouvert son nouveau laboratoire sur la nouvelle zone d’activités de Poitiers-Sud.
Près de 1M€ d’investissements
« Au fil des années, nous avons développé la production de macarons, de glaces et la pâtisserie. Les conditions de travail au 2e étage de la boutique (1, bis rue du Marché-Notre-Dame, ndlr), avec les problématiques de livraison de matière première, les escaliers... n’étaient plus satisfaisantes. » D’où l’idée, dès 2017, de ce laboratoire (440m2) à l’extérieur du « plateau ». L’ancien apprenti et son épouse ont investi près de 1M€, en ajoutant au laboratoire une boutique de 70m2 pratique « pour nos clients de Fontaine-le-Comte, Vouneuil-sous-Biard, Saint-Benoît. Certains nous découvrent ici, ajoute Shahd Gely. Et puis on sent que la crise a ramené les consommateurs vers les artisans dans tous les domaines, fromagerie, charcuterie... C’est l’un des aspects positifs. »
L’artisan-chocolatier a pu compter sur le soutien de Grand Poitiers pour l’acquisition du foncier et de l’Europe concernant les machines. « Le Feder représente 60% des 250 000€ investis, abonde la dirigeante. Sans cette aide, ç’aurait été beaucoup plus difficile ! » Fier du chemin parcouru, Alexandre Gely assume la pression que ces investissements représentent. « Il faut que nous soyons à la hauteur de la réputation de la Maison ! » Le bicentenaire en 2028 s’annonce (déjà) grandiose.
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