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L’achat d’un IRM 7 Tesla par le CHU de Poitiers -le 3e en France- a été officialisé en août dernier. Présent à La Nuit des chercheurs, le Pr Rémy Guillevin, radiologue, explique en quoi cet investissement est capital pour l’hôpital poitevin.
Vers la biopsie virtuelle
Cet IRM à « ultra haut champ » offre une image d’une précision inframillimétrique. Mais ce n’est pas tout. Cet équipement est également capable d’analyser finement la présence et le comportement d’une multitude de molécules responsables du bon fonctionnement du cerveau. Beaucoup plus que les précédents modèles. L’idée consiste à s’orienter progressivement vers la « biopsie virtuelle » pour éviter les ponctions souvent traumatisantes. Grâce à ces nombreuses nouvelles données, l’équipe de Rémy Guillevin espère aboutir à des modèles mathématiques pertinents afin de pouvoir prédire l’évolution des tumeurs en fonction des traitements engagés.
Renforcer l’attractivité du CHU de Poitiers
La fusion des trois régions dans la Nouvelle-Aquitaine oblige à trouver des complémentarités entre les CHU de Poitiers, Limoges et le dernier, celui de Bordeaux, plus gros et plus riche que les autres. Unique en région, cet appareil doit repositionner Poitiers comme un acteur majeur de la recherche médical et attirer de nouveaux professionnels de santé de haut niveau. Très rare en France, cet IRM devrait aussi permettre au CHU de Poitiers d’intégrer des programmes de recherche internationaux. Il sera évidemment ouvert aux autres CHU de Nouvelle-Aquitaine, mais il sera... à Poitiers.
Le seul à vocation recherche et clinique
Deux autres IRM 7 Tesla sont en activité en France, l’un à Neurospin (Saclay), l’autre dans un laboratoire de Marseille. Contrairement à ces deux ap- pareils, uniquement dédiés à la recherche, celui de Poitiers bénéficiera aussi aux patients du CHU pour identifier les pathologies et adapter les traitements.
Des matheux au milieu des médecins
Autour de cet équipement innovant, un laboratoire tout aussi original est en train de se constituer. L’I3M associe d’abord Dactim-MIS, une équipe du Laboratoire de mathématiques et applications (UMR 7348 - CNRS/ UP), dirigée par Rémy Guillevin et composée de mathématiciens évidemment, mais aussi de physiciens, d’informaticiens et de médecins radiologues. L’I3M intègre aussi l’équipe Images couleur dynamiques et statiques (Icones) du laboratoire X-Lim (UMR 7252 - CNRS). Il va enfin mener une collaboration unique avec l’industriel Siemens, fabri- cant de l’IRM 7 Tesla. En parallèle, le laboratoire de psychologie Cerca s’est montré intéressé pour étudier les troubles cognitifs.
Le calendrier
L’opération, d’un montant de 10M€ -supportée essentiellement par le CHU-, a été actée en août 2018. Elle implique la construction d’un bâtiment de 400m2 jouxtant l’actuel centre cardio-vasculaire. La conception de l’IRM nécessite près d’un an. L’équipe de huit électromanipulateurs en radiologie sera formée en Allemagne et à Marseille. Les premières images devraient ainsi être prises à Poitiers à l’automne 2019.
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