Les centres-villes et les galeries marchandes vont reprendre vie cette semaine avec la réouverture des commerces « non essentiels ». Un moment très attendu.
L’heure est venue de réaménager les vitrines, de passer un coup de balai et de disposer les derniers arrivages sur les présentoirs... « Les équipes sont prêtes, on a tous hâte de rouvrir parce qu’on aime le contact avec les clients », confirme Isabelle Lassale, propriétaire de plusieurs boutiques de vêtements à Poitiers (Havane, Lacoste, Esprit, Penaud, Otzi, Geox). Et ce n’est pas le protocole sanitaire et ses 8m2 par personne qui refroidissent son enthousiasme.
Dans le centre-ville de Poitiers, 90% des commerces ont fermé début avril parce que jugés « non essentiels » par l’Etat. Même si certains bars et restaurants ont proposé un peu de vente à emporter, c’est toute la fréquentation du public qui a sévèrement décliné durant cette période. Pour autant, « la majorité des commerçants a tenu grâce au matelas de sécurité des aides exceptionnelles », assure Pierre-Marie Moreau, président de Poitiers Le Centre. Dans la galerie marchande de Poitiers-Sud, les pertes d’activité ont été énormes. « Ici, on bénéficie d’un passage important, sur une grande amplitude horaire, de clients qui ne vont pas en centre-ville », précise Eric Decelle, gérant de l’agence Trans Azur Voyages. Ce sont autant de clients qui sont passés devant les rideaux baissés sans s’arrêter depuis le... 1er février.
Stocks à écouler
Partout, les boutiques regorgent de commandes passées avant l’annonce du reconfinement. « On a perdu deux mois de vente, on espère que les soldes seront repoussés », souligne Isabelle Lassale. Le click and collect a permis d’accélérer la transition numérique d’un bon nombre de commerces. De quoi booster les chiffres d’affaires. Reste à savoir si les consommateurs auront encore envie de venir en boutique maintenant qu’ils ont goûté au e-commerce. « A chaque confinement, nous avons essayé de garder le contact avec nos clients, reprend Isabelle Lassale. C’était important qu’ils continuent de penser à nous. J’espère qu’ils seront solidaires avec leurs boutiques de proximité. » Pour le moment, la dynamique est relancée et ça fait déjà du bien au moral.