mardi 24 décembre
La finale de l’Open de France se déroule ce week-end sur le plan d’eau de Vaires-sur-Marne. La kayakiste poitevine Claire Bren jouera sa qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo. Trois ans après sa conversion à la course en ligne, ce serait une sacrée performance.
Vous avez terminé 5e en individuel du dernier Open de France, mi-avril. La finale se déroule ce week-end. Que visez-vous ?
« Je suis vraiment au contact des filles de devant. J’ai terminé 5e à moins de 2 secondes de Sarah Guyot et à quelques dixièmes des autres sur 200m et 400m. Du coup, j’ai choisi avec ma coach d’organiser un stage la semaine dernière, toujours à Vaires-sur-Marne. J’ai pu m’entraîner avec les deux meilleures, Sarah et Vanina (Paolleti). »
Vous jouerez votre place pour les Jeux ce week-end. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
« Mon objectif sera non pas de me rapprocher mais de passe devant elles, en m’exprimant du début à la fin grâce à la technique que j’ai pu acquérir. J’essaie d’être la plus sereine possible. »
Quels sont les critères de qualification ?
« Pour l’instant, il y a quatre quotas ouverts pour les Jeux, ce qui veut dire que quatre filles peuvent y aller. Deux quotas supplémentaires peuvent être ouverts lors de la Coupe du monde, qui a lieu mi-mai en Hongrie. Mais jusqu’à présent, le sélectionneur (Jean-Pascal Crochet, ndlr) avait plutôt pour idée de n’emmener que quatre filles à Tokyo, qui pourront s’aligner sur du kayak 4 places, du biplace et du monoplace. J’espère en être, sachant que je suis plutôt sur une pente montante. »
Quelle est votre distance de prédilection ?
« On me demande souvent, sachant que les sélections se font en monoplace sur 200, 400 (pas distance olympique, ndlr) et 500m. Un 200m dure moins de 45 secondes... On part à fond et on reste à fond ! Le 400, il faut arriver à trouver son train de course. Mais je suis à l’aise sur les deux distances. »
« Voir le versant positif »
Les Jeux olympiques, est-ce un rêve de petite fille ?
« Pas forcément car j’ai commencé par la descente de rivière, qui n’est pas une discipline olympique. J’avais plutôt les Mondiaux en ligne de mire. Une fois que j’ai acquis tous ces titres, j’ai eu envie de me lancer un autre défi avec la course en ligne. Les JO sont venus au fil du temps. Et pour Paris, je serai peut-être un peu « vieille » (32 ans aujourd’hui, ndlr) ! »
Vous avez basculé depuis 2018 sur cette nouvelle discipline. Aucun regret ?
« Aucun, vraiment ! J’apprends énormément, il y a beaucoup de petits détails à régler. C’est assez passionnant. Je me suis remise en question, même s’il a fallu que j’accepte de ne pas être dans les premières tout de suite. »
Les JO de Tokyo auraient dû avoir lieu à l’été 2020. Comment avez-vous géré l’irruption de la crise sanitaire dans votre vie de sportive de haut niveau ?
« J’ai essayé de voir le versant positif. Plus j’avais de temps pour me préparer, mieux c’était. Le premier confinement nous a empêchés de faire du kayak. J’ai dû m’adapter, changer mes pratiques, avec beaucoup de yoga, des exercices de stabilité, de proprioception. C’était super intéressant de réfléchir à quoi faire en mode confiné ! J’ai apprécié aussi d’avoir du temps. Et étonnamment, cette période m’a permis de régler en partie mes insomnies. »
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