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Grand Poitiers : le budget 2021 voté dans la douleur
Catégorie : Politique Date : vendredi 09 avril 2021Le budget 2021 de Grand Poitiers a été adopté cet après-midi dans un certain climat de défiance. La hausse de la taxe foncière a été au centre des critiques de plusieurs élus, dont des vice-présidents.
Baptême du feu animé, ce vendredi après-midi, pour le premier vote du budget de la nouvelle mandature de Grand Poitiers. La proposition de l'exécutif d’augmenter la taxe foncière sur les propriétés bâties a été au cœur des débats du conseil communautaire. « Ce n’est jamais une décision facile pour nous, élus », a convenu Claude Eidelstein. Reste que la crise sanitaire a fortement pesé sur les finances de la collectivité en 2020. « Un manque à gagner de plus de 6M€ », note le rapporteur général des Finances.
Concrètement, la hausse de la taxe foncière sera comprise entre 7 et 10% selon les communes (+60€ en moyenne par habitant) à partir de 2021. « Elle est très largement inférieure à la baisse de la taxe d’habitation », précise Claude Eidelstein. Cette augmentation vise à générer un produit fiscal supplémentaire de 8M€, lequel contribuera à la réalisation du programme d’investissements de la collectivité. « La demande d’investissements était supérieure à 50M€, nous avons pu la descendre à 39,7M€. »
« L’endettement a ses limites »
Premier conseiller à prendre la parole, l’ex-président Alain Claeys a fustigé « une faute politique vis-à-vis de nos concitoyens qui sont dans une période difficile, et de nos communes », et proposé plutôt de diviser par deux l’augmentation de l’imposition. « Ce que vous proposez amènerait encore une augmentation de 10M€ de la dette ! », lui a répondu Robert Rochaud, agacé. « Sans autofinancement supplémentaire, c’est de l’endettement. Et l’endettement a ses limites, abonde Claude Eidelstein. 138M€, c’est comme un plafond de verre. »
Ludovic Devergne aurait préféré opter pour une baisse des dépenses de fonctionnement (que Grand Poitiers entend « maîtriser »), tandis que Jean-Charles Auzanneau a suggéré « trois ans de prudence économique » eu égard au contexte de crise. « J’aurais aimé que cette hausse ne soit pas aussi importante », a fait savoir Pascale Guittet. François Blanchard déplore quant à lui le « caractère excessif des choix qu’il nous est demandé de faire ». La pilule est d’autant plus difficile à avaler pour plusieurs élus des communes les moins denses de l’agglomération qu’ils ont le sentiment tenace que « peu de choses sont faites pour la seconde couronne de Poitiers » (Gérard Herbert, maire de Chauvigny). Pour Gérald Blanchard, le travail par délégation n'a pas été suffisant.
La présidente Florence Jardin a, elle, peu goûté que certains vice-présidents (Gérald Blanchard, Jérôme Neveux entre autres) aient manifesté leur opposition à ce vote dans la presse. Des élus « qui n’assument pas d’aller chercher des recettes », a-t-elle pointé du doigt, avant la présentation de la délibération. Michel François, maire de Dissay, n’a pas manqué d’égratigner l’attitude de certains de ses collègues. « Des communes ont augmenté leur taxe foncière. Elles ont fait des efforts, sont attachées à la qualité de service public et ont fait elles aussi le constat du désengagement de l’Etat… Mais comment peut-on utiliser ces arguments pour sa commune et s’y opposer ensuite en conseil communautaire ? ». Après plus de trois heures de débats, le budget a été voté à la majorité (47 voix pour, 25 contre, 15 abstentions). « C’est un budget difficile mais responsable. Ce n’est pas une faute mais une nécessité, assure Florence Jardin, pour conclure. J’entends que l’on n’en fait pas assez mais aussi qu’il faut augmenter moins. Ça, je ne sais pas le faire. »
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