mardi 24 décembre
Cyril Cibert préside l’Association des maires ruraux de la Vienne depuis octobre 2020. Le maire de Chenevelles et conseiller régional socialiste veut faire entendre la voix de ses collègues.
En quoi l’Association des maires ruraux de France (AMRF) est-elle différente de l’Association des maires de France (AMF) ?
« Nous ne sommes pas en concurrence mais plutôt complémentaires. J’ai souvent tendance à dire qu’on est adhérent à l’AMF et militant à l’Association des maires ruraux. Cela concerne les communes de moins de 3 500 habitants. Dans la Vienne, l’association a vu le jour en 2008 à l’initiative de Bruno Belin, elle a ensuite connu une période de sommeil et nous sommes quelques-uns à la réactiver. Aujourd’hui, il y a 92 adhérents dans le département. »
Que défendez-vous exactement ?
« Nous, les maires ruraux, sommes les plus nombreux et voulons être entendus. Il faut pour cela se fédérer, dans les intercommunalités et à l’échelle nationale. A titre d’exemple, à l’horizon 2026 au plus tard, s’appliquera le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi). Cela enlèvera un peu plus de pouvoir aux maires. Si on ne maîtrise pas cette compétence, c’est plus compliqué de faire venir des habitants dans nos campagnes. Si 25% des maires s’y opposent dans les agglos, le projet sera repoussé. On se mobilise là-dessus. Au-delà, on a signé un partenariat la semaine dernière avec PanneauPocket. Cette application est destinée à alerter les populations en cas d’incident sur leur commune. Il suffit de la télécharger et l’info est ensuite envoyée par la mairie... »
Quels sont vos autres chevaux de bataille ?
« Le maintien des écoles, avec l’abaissement du nombre d’élèves par classes de niveaux différents, la souscription à une mutuelle prévoyance pour nos agents ou la téléassistance pour les personnes âgées font partie de nos autres combats. C’est pragmatique et concret. »
Vous êtes maire de Chenevelles, une commune de 471 habitants, et conseiller régional d’une collectivité qui gère près de 6 millions d’habitants. Un grand écart, non ?
« Le regroupement n’est pas forcément négatif par nature. Je veux simplement que les maires ruraux aient une voix qui porte et ne soit pas noyés, même à la Région. L’unité de la Nouvelle-Aquitaine ? C’est un chantier complexe, cette nouvelle Région n’a que cinq ans. Cela demande du temps. Mais cela vaut aussi pour les agglos qui se sont agrandies. »
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