Chez les Ecale, le fer est une histoire familiale

Basée à Ayron, près de Poitiers, Ecale Métallerie est une entreprise spécialisée dans les constructions métalliques. Karine Ecale l’a rachetée à son père en octobre 2017. La dirigeante représente la cinquième génération d’artisans.

Steve Henot

Le7.info

Chez les Ecale, la ferronnerie d’art est une histoire de famille. Voilà cinq générations que l’activité se transmet sans discontinuer. « J’ai grandi avec l’odeur du fer chaud », sourit Karine Ecale. La dirigeante d’Ecale Métallerie a repris l’entreprise familiale, installée à l’entrée d’Ayron, en octobre 2017. « La société était en redressement judiciaire. Après le décès de maman, papa a baissé les bras. Je n’ai pas réfléchi, j’ai alors vendu mon auto-école à Vouillé et j’ai soumis une offre de rachat au tribunal de commerce. »


La première année, Karine Ecale observe et apprend auprès des neuf salariés que compte alors l’entreprise. L’un d’eux, en poste depuis plus de vingt ans, a d’ailleurs travaillé sous les ordres de son père et de son grand-père. Pour redresser la barre, la dirigeante fait le choix de développer l’offre de services. En plus de la ferronnerie d’art, de la création de portails et de rampes, Ecale Métallerie se spécialise dans la construction métallique industrielle et agricole, dans la restauration de pièces, la métallisation peinture ou encore la mécano-soudure. « On fait de la petite série, du sur-mesure, explique celle qui a remporté le trophée des femmes de l’artisanat en 2018. Comme le disait mon grand-père, l’art c’est faire ce que les autres ne font pas. »


« Faire perdurer les savoir-faire »

Pari gagnant, l’entreprise est tirée d’affaire et compte aujourd’hui quinze salariés. « On prend régulièrement des apprentis pour faire perdurer les savoir-faire. » Le confinement du printemps 2020 a tout de même marqué un coup d’arrêt de plusieurs mois. Pénurie de matériaux, interventions réduites chez les particuliers… « L’activité n’a vraiment repris qu’en juillet dernier. » Malgré un impact sur le chiffre d’affaires, Ecale Métallerie peut voir venir, avec un carnet de commandes qui s’étire jusqu’à fin septembre.


Dans cette période, l’entreprise loue les services de Sandrine Le Meur, une DRH à temps partagé, pour l’aider à optimiser son organisation et à trouver des aides financières. Elle a aussi embauché un apprenti en bachelor web marketing afin de développer son image de marque et sa visibilité sur les réseaux sociaux. Prochainement, Karine Ecale souhaite refaire la devanture, vieillissante, pour mieux illustrer l’étendue de son offre. La trésorière de l’UIMM Vienne entend continuer à être active sur les appels d’offres, dans les prochains mois. Et d’aborder chaque nouveau chantier avec le même enthousiasme des premiers jours. « Partir d’un croquis pour aboutir à une pièce forgée, je trouve ça formidable, confie-t-elle, avec une pensée émue pour son grand-père. C’est une belle aventure qui me prend aux tripes. »

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