Deux ans après notre premier dossier, l’inclusion scolaire des élèves handicapés s’améliore. Mais des questions demeurent autour des structures médico-sociales et des accompagnants.
Le constat est étonnant. La loi sur l’égalité des droits et des chances des personnes handicapées a beau dater de 2005, le nombre d’enfants bénéficiant d’une aide à la scolarisation ne cesse encore de croître. On pourrait s’attendre à ce que le système ait atteint sa vitesse de croisière, il n’en est rien. A la rentrée 2020,
1 786 élèves ont trouvé leur place dans un établissement du premier ou du second degré de la Vienne, contre 1 602 en 2018, date de notre précédent dossier sur le sujet (lire Le 7 n°414). 579 autres jeunes ont intégré une structure médico-sociale (IME, Itep) contre 320 en 2018.
Dans les faits, toutes les demandes d’accompagnement auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) sont pourvues par l’Education nationale. Reste à savoir si ledit accompagnement est toujours adapté. « Certains enfants qui présentent des troubles du comportement devraient aller en IME ou en Itep, mais les capacités d’accueil sont insuffisantes, souligne Jean-Marie Courtois, directeur de la MDPH. On propose alors aux familles des solutions par défaut à l’école, avec des soins particuliers, en attendant qu’une place se libère. » Dans le département, il manquerait entre 60 et 70 places dans ces structures spécialisées.
AESH mutualisés
Les parents sont toujours soulagés de trouver une solution éducative. « Et ils sont associés à tous les niveaux », précise Jean-Marie Courtois. La scolarisation des élèves handicapées s’améliore. Le mot d’ordre, c’est « l’inclusion » dans les écoles traditionnelles. La Vienne compte au total 34 Unités locales d’inclusion scolaire (Ulis) dans le premier degré (contre 36 en 2018) et 26 dans le second. Plus de la moitié des élèves obtiennent une aide humaine. Parmi eux, environ 15% disposent d’un accompagnant personnalisé (AESH) à temps plein. Pour les autres, l’AESH est mutualisé… La règle ? Trois élèves dans deux établissements au maximum. Ce qui ne plaît pas à tout le monde. Cette tendance s’accroît depuis deux ans et la mise en place des Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial), dont le rôle est de coordonner le déploiement des AESH sur leur territoire. Il y en a 24 aujourd’hui.
« Les enfants n’ont pas forcément besoin d’une aide pour toutes les disciplines, précise la rectrice Bénédicte Robert, qui assistait la semaine dernière à une commission d’évaluation de la MDPH. On fait attention à ne pas multiplier les référents et la mutualisation favorise l’autonomie. » Isabelle Delaplace la rejoint sur cet aspect. « Reste que parfois les AESH ne passent plus que huit heures par semaine avec l’élève », regrette la représentante syndicale FSU. Mais, comme il y a deux ans, la vraie question demeure celle des bas salaires (933€ brut par mois pour un temps plein de 24 heures) et de la formation « trop théorique ».
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