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Prêt garanti par l’Etat, l’heure du choix
Catégories : Economie, Commerce, Covid-19 Date : mardi 09 mars 2021Parmi les entreprises ayant sollicité un Prêt garanti par l’Etat, certaines n’y ont pas touché, mais d’autres n’ont eu d’autres choix que d’y piocher pour survivre. A la date anniversaire de leur contrat, elles vont pouvoir choisir les modalités d’amortissement de leur prêt.
Mis en place lors du premier confinement, le 25 mars 2020, le dispositif du Prêt garanti par l’Etat (PGE) a largement été sollicité par les TPE et PME. Elles représentent 95% des entreprises qui y ont fait appel. Globalement, 22% des bénéficiaires sont des commerces, 14% des entreprises de l’hôtellerie-restauration, 16% sont dans le secteur de la construction et l’immobilier et 8% dans l’industrie. Ce sont ainsi 628M€ qui ont été distribués dans le département, sur un total de 132,7Mds€ en France.
Localement, 3 000 sociétés ont ainsi contracté un PGE. Un an plus tard, elles peuvent décider quelle suite donner à ce prêt inédit. Maintien ou amortissement ? Trois solutions s’offrent à elles : « le remboursement total du prêt à la date d’échéance sans pénalité de remboursement, le remboursement étalé sur une période d’un à cinq ans, avec à payer les intérêts et la commission de garantie, ou le remboursement partiel accompagné d’un plan de remboursement », explique Thierry Candidat. Selon le représentant de la Fédération bancaire française, « on est sur de la dette, donc mieux vaut le rembourser car cela reste un prêt », rappelle-t-il, conscient de l’existence de « situations très contrastées ». De fait, « environ un tiers des entreprises ont pris le PGE par précaution, notamment les grandes. Pour les plus petites, cela répondait davantage à des besoins de trésorerie ».
« Cela reste un prêt »
A Poitiers, selon une étude menée en mai 2020, 62% des commerçants du centre-ville avaient sollicité le dispositif (pour un capital moyen de 54 000€). « Les inquiétudes étaient sincères, souligne Olivier Goarin (The Escape League), de Poitiers le Centre. Deux tiers des commerces n’avaient pas plus d’un mois d’activité en trésorerie. »
Anne-Laure de Kermel (Astuces de cuisine) a ainsi souhaité « sécuriser [s]a trésorerie. Lors du premier confinement, elle a entièrement servi à payer mes commandes en cours et je me suis retrouvée avec zéro sur mon compte. Je ne savais pas si j’allais bien redémarrer en mai. Finalement, je n’y ai pas touché et je ne sais pas encore si je vais le rembourser maintenant ou pas. » Fabienne Mathias (Comtesse du Barry) a aussi joué la prudence. « Je craignais pour ma trésorerie, Pâques étant ma deuxième plus grosse période d’activité après Noël. Je préférais prévoir le pire. Aujourd’hui, je pense que je vais le rembourser. » Le taux peut aller jusqu’à 2,5% selon les banques.
D’après la préfecture, 60% des entreprises n’avaient pas débloqué leur prêt à l’automne, 40% aujourd’hui. « Sur l’année 2020, j’ai perdu 45% de mon chiffre d’affaires, déplore Benoît Delsuc (Excalibur). Ce prêt, c’est une façon de nous mettre sous perfusion. Moi ce que je veux, c’est pouvoir travailler et que les entreprises autour de moi le puissent aussi. » Selon les estimations de la Fédération bancaire française, entre 5 et 10% des entreprises pourraient ne pas être en mesure de rembourser leur PGE et 45% envisageraient d’étaler le remboursement.
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