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La rédaction consacre cette saison une série aux circuits courts, qui peuvent se transformer en courts-circuits. Alimentation, mobilité, consommation… Coup de projecteur cette semaine sur Boc Up, un système simplissime de mise sous vide à froid des bocaux mis au point par des Poitevins.
Tout n’est pas encore bien en place dans la remorque genre food truck, peinte aux couleurs de Boc Up, qui stationne dans l’une des ailes des Usines à Ligugé. Mais l’invention éponyme, elle, est au point. De prime abord, rien d’extraordinaire : une sorte de bouchon trop grand, aux lignes grossières, décliné en plusieurs couleurs. Mais voilà que, posé sur un bocal et activé par une pompe, il met sous vide le contenu. Qui l’eût cru ? Ou cuit ? Pourvu que ledit bocal ait des « épaules » assez larges, Boc Up ne s’embarrasse pas du degré de cuisson. Tout comme Pascal Behar ne s’arrête pas à l’aspect purement technique de son invention. « C’est de la cuisine vivante à laquelle on incorpore de l’enthousiasme !, lance-t-il. Un coup de pied dans notre façon de nous alimenter. »
Le professionnel dans le secteur socioculturel a fait moult essais avant de valider la version finale de ce système de mise sous-vide innovant pour bocaux à couvercle à vis. « J’en ai plein les tiroirs ! », plaisante-t-il. L’un des prototypes, plus encombrant que la version finale, trône toujours dans la cuisine où sont préparés les colis des premiers membres de la communauté Boc Up. Une campagne de financement participatif sur jadopteunprojet.com a permis aux premiers « bouchons » en résine bio-sourcée, d’origine vivonnoise, de voir le jour, puis une deuxième d’aménager la remorque. La troisième, qui vient de s’achever, est destinée à l’édition d’un livret original de recettes. Au total, le projet a récolté près de 14 000€ grâce à plus de 150 contributeurs.
S’alimenter autrement
« Boc Up, c’est une façon de sortir d’un système de consommation industriel, de simplifier nos modes d’organisation pour conserver plus longtemps les aliments, de moins jeter, de préparer à l’avance ses repas, de cuisiner autrement aussi, souligne Flore Marquis, en charge de la communication autour de la jeune marque. Grâce à cette mise sous vide qui ralentit l’oxydation, la durée de conservation des aliments peut être multipliée par trois ou quatre. » Comptez huit jours au lieu de deux pour du pain, vingt jours au lieu de cinq pour des légumes crus, six jours au lieu de trois pour la viande…
Mais cantonner Boc Up à un simple ustensile de cuisine supplémentaire serait réducteur. « L’alimentation est le média n°1 de la relation à soi, aux autres, à l’environnement », reprend Pascal Behar qui défend mordicus « une approche d’innovation sociale » avec « tout un monde à réinventer ». Pour ses instigateurs, Pascal, Flore mais aussi Lola, Léa ou Chloé, Boc Up ne fait rien de moins qu’ouvrir un champ des possibles, de la fourche à la fourchette.
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jeudi 21 novembre