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Son premier contact avec la France remonte au 1er septembre 2010. Après le séisme qui a ravagé son pays, Haïti, Daniel Joseph arrive avec quinze autres étudiants à l’université de Poitiers. A l’époque, Le 7 consacre un article à cette histoire (cf. n°46). L’établissement leur a octroyé une bourse valable un an pour terminer leurs études et devenir l’élite haïtienne de demain. Finalement, Daniel reste ici deux années, boucle son master à la faculté de Lettres et Langues puis part vers l’Iowa, aux Etats-Unis, dans le cadre d’un programme d’échanges. De nouvelles aventures s’ouvrent à lui. Pourtant, Poitiers garde une place à part dans son cœur. Fin novembre, soit huit ans plus tard, il se décide à envoyer un email à la rédaction du 7, simplement pour donner de ses nouvelles… « Je lisais un article parlant de Poitiers et de beaux souvenirs me sont revenus », explique l’intéressé. Il faut dire qu’en 2010, la cité poitevine lui apparaît comme une sorte de refuge. A Port-au-Prince, l’université qu’il fréquente tous les jours a été détruite par le tremblement de terre, tout comme le palais national et des milliers de maisons. 230 000 personnes sont décédées, dont ses deux cousins. « Poitiers m’a toujours marqué. Cette ville a été la porte d’entrée vers le reste de mon parcours. » Il y a conservé des contacts parmi les chercheurs et des camarades de l’aumônerie étudiante.
Alors, qu’est-il devenu ? Rien ne prédestinait ce fils de famille modeste à quitter son pays. Pourtant, à 36 ans, Daniel Joseph est aujourd’hui professeur assistant en anthropologie à DePauw University dans l’Indiana. Les migrations haïtiennes constituent le cœur de son champ de recherche. En 2013, il débute une thèse sur le sujet au sein de l’université du Kentucky. Mais un événement majeur va l’inciter à revenir au pays. La République dominicaine décide de retirer la nationalité à des dizaines de milliers d’Haïtiens qui vivent là parfois depuis trois générations. Les deux Etats se partagent l’île caribéenne d’Hispanola, la frontière est étroite mais les rivalités sont énormes. Et la communauté internationale regarde ailleurs. Pendant un an et demi, Daniel Joseph va à la rencontre de cette population désœuvrée installée dans des camps permanents à la frontière.
De retour aux Etats-Unis, il soutient sa thèse et décroche brillamment un doctorat. « Aujourd’hui, je veux faire entendre la voix de ces apatrides en Haïti et à l’étranger. C’est un moyen de contribuer au développement de mon pays. » Le seul ? Marié et père d’un petit garçon, Daniel fait désormais partie de l’élite haïtienne. Dix ans après le séisme, il se dit « triste » de constater que son pays, en proie à « l’instabilité politique et à la violence », est « très loin de la reconstruction ». Sa famille ne l’encourage pas du tout à s’engager mais lui n’écarte pas la possibilité de s’impliquer un jour dans la politique haïtienne. Un retour gagnant ?
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