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Après un premier EP paru il y a un an et une soixantaine de concerts, UnCut sort enfin son premier album intitulé Blue. Le groupe poitevin y affirme un rock incisif avec une pointe de blues. Très américain dans l’esprit. Découverte.
Ils n’en pouvaient plus d’attendre. Près de deux ans après l’enregistrement, les Poitevins d’UnCut s’apprêtent enfin à sortir leur premier album, Blue, vendredi. Et le reconfinement n’y changera rien cette fois. « On avait sorti un EP en novembre 2019 afin de promouvoir cet album qui devait, lui, paraître au printemps 2020, raconte Alexy. Aujourd’hui, il fallait le sortir. » Pour Enzo, il était surtout temps « de passer à autre chose musicalement ».
Alexy Sertillange (chant, guitare baryton), Enzo Alfano (guitare) et Pablo Fathi (batterie) ont déjà beaucoup joué ces onze titres sur scène, notamment en première partie de Klone, considérés comme leurs grands frères. Ils ont, depuis, affirmé leur style musical, un rock brut auquel s’ajoutent quelques teintes de blues, avec une imagerie très américaine. Eux parlent volontiers d’un « rock décomplexé ». « Mais on nous a dit que ce n’était pas très parlant, rigole Alexy. Si un riff est simple mais qu’il fonctionne, on estime qu’il n’y a pas de raison de ne pas le mettre. » Blue est bien à cette image, mêlant les formats, les tons (du léger Diplodocus au plus grave The Trap) avec efficacité. « Il y a de tout, des trucs très sensuels, d’autres beaucoup plus rentre-dedans… L’héritage blues transparaît dans notre musique, mais on y apporte aussi un côté moderne dans les riffs et les compositions. »
Un deuxième album « moins terrestre »
UnCut ne revendique aucune influence en particulier. Dès leur rencontre, un soir d’octobre 2016, les trois musiciens ont cherché à explorer leur propre voie, à l’ancienne, sans passer par la case « reprises ». « On s’est lancé dans 45 minutes d’impro, on a tout enregistré », se souvient Alexy. Le nom du groupe est déjà trouvé. « A nos débuts, c’était plus fourre-tout, avec du metal, du reggae voire de la pop. Mais on avait déjà l’envie et l’énergie », ajoute Enzo. Ce n’est qu’un an plus tard, lors d’une résidence à Chauvigny, qu’ils trouvent leur identité musicale, incarnée par le titre Bee Blues.
Ambitieux, UnCut pense déjà à la suite. Le groupe a encore des envies de collaborations pour un second album. Et souhaite aborder des « thématiques moins terrestres », qui l’amèneraient vers l’espace. « Peut-être un disque concept qui raconterait une histoire », suggère Enzo sans trop en dire. Le travail en studio passionne les Poitevins. « Mais on reste quand même un groupe de live. » C’est peu dire que la scène leur manque. « On serait prêt à faire une tournée des bars si on le pouvait », assure Alexy. Après des mois de disette, le trio a tout de même rejoué à la Halle Verrière de Meisenthal (Moselle), début octobre, devant un public assis. « C’était bizarre de reprendre en allant à 800 bornes de chez nous, dans un petit village… Mais la salle était super, on y est allé comme si on avait tout à prouver. Ça nous a fait du bien, c’était libérateur », confie Enzo. Accompagné par l’agence de promotion et de distribution poitevine Klonosphère (la même que Klone), UnCut espère pouvoir se produire de nouveau en mars. « Mais plutôt en acoustique qu’en électrique, vu le contexte sanitaire. »
Blue de UnCut, par Klonosphere/Season of Mist, sortie vendredi sur toutes les plateformes de téléchargement et de streaming.
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