Nathalie et Aurélien Chatenet font partie du collectif « Zero Waste Poitiers ». En clair, ils tentent de réduire au maximum leur production de déchets. La famille nous a ouvert ses portes. Découvrez son quotidien…
5h. Le réveil de Nathalie sonne. La factrice démarre tôt sa journée de travail. Elle commence par préparer le petit-déjeuner de toute la famille. La réputation de sa brioche maison n’est plus à faire. « Les enfants en raffolent. Celle que l’on trouve dans le commerce est suremballée. Pour le pain, je demande aux vendeuses de mettre directement les baguettes dans un sac que j’ai cousu à cet effet. Je regrette que certaines boulangeries refusent et imposent leurs petites poches en papier… »
5h30. Nathalie file vers la salle de bains. Dans la douche, aucune bouteille en plastique ne traîne. Savon et shampoing se présentent sous une forme solide. « Aurélien, mon mari, n’était pas convaincu au début. Aujourd’hui, il ne pourrait plus s’en passer. » Très manuelle, la mère de famille a cousu ses propres cotons démaquillants et ses serviettes hygiéniques lavables. Elle fabrique son déodorant et ses crèmes, grâce aux recettes dénichées dans la « bible » du genre « La Famille Zéro Déchet », de Jérémie Pichon. Le dentifrice, lui, est élaboré à partir de bicarbonate de soude, d’argile blanche, de blanc de Meudon et de quelques gouttes d’huiles essentielles de menthe ou de citron. Les brosses à dents sont en bambou recyclable. « Résultat, nous n’avons plus de poubelle dans la salle de bain ! »
13h. Nathalie revient de sa tournée. Elle déjeune sur le pouce avant de partir faire quelques courses pour la semaine. Dans le coffre de sa voiture, on trouve des paniers en osier et des sacs en tissu pour ramener les produits en vrac. Ses bonnes adresses ? L’Effet Bocal, la Biocoop Le Pois tout vert et Plaisir Fermier, pour la viande et le fromage à la coupe. « Au début, les vendeurs trouvaient cela un peu surprenant que je vienne avec mes propres emballages. Désormais, nous sommes plusieurs à le faire et il y a même une affiche sur la vitrine du magasin signalant « emballages acceptés ». » Les pâtes, le riz, la semoule, les lentilles, le sucre… Toutes les denrées alimentaires ou presque sont conservées dans des bocaux. « On les trouve très facilement chez Emmaüs. Attention, sur les vide-greniers, on en voit à des prix exorbitants, parfois plus chers que dans les commerces traditionnels… »
15h. La mère de famille profite de son temps libre pour coudre. C’est sa passion. Auparavant, elle exécute quelques tâches ménagères. Le savon de Marseille remplace le liquide vaisselle et la lessive est fabriquée à partir de soude en cristaux, de percarbonate et d’acide citrique.
16h15. Justine et Corentin rentrent de l’école. Ils n’ont qu’une hâte : dévorer leurs céréales préférées, là encore achetées en vrac et conservées dans un bocal. « Ils ont très vite adopté ce mode de vie et sont même des ambassadeurs du zéro déchet à l’école. Avec eux, nous testons de nouvelles recettes, comme les chips à partir d’épluchures de pommes de terre. »
Un collectif Zero Waste à Poitiers
En mars dernier, une antenne locale de l’association Zero Waste France a été créée à Poitiers. Ce collectif vise à promouvoir un mode de vie sans gaspillage et sans production de déchets. Il milite pour une utilisation « raisonnée » des matières premières et de l’énergie et en faveur de l’optimisation de la durée de vie des produits.
Toutes les informations sur
www.zerowastefrance.org
Les efforts de la famille sont récompensés. Elle a débuté la méthode "zéro déchet" en novembre 2016. Jusqu’alors, elle remplissait un sac de trente litres en une semaine. Aujourd’hui, ce même sac est plein… en six semaines. Même constat pour les déchets recyclables, dont la production a été divisée par trois. Le mouvement « Zero Waste » leur a aussi permis d’économiser 150€ par mois. Pour rappel, en France, chaque habitant jette environ 590kg de déchets par an. Selon nos calculs, la famille Chatenet en produit environ 100kg par an.