Aujourd'hui
Elle mène vers des métiers d’avenir… Pourtant, la spécialité Numérique et sciences informatiques peine à s’imposer auprès des élèves de 1re. La rectrice veut forcer le destin avec une série de mesures.
La salle de classe est divisée en deux. D’un côté, le tableau blanc et les bureaux. De l’autre, une quinzaine d’ordinateurs alignés. Au lycée Branly de Châtellerault, la spécialité Numérique et sciences informatiques (NSI) est apparue en septembre 2019. Dix-huit élèves de 1re l’ont choisie, à raison de quatre heures par semaine. Allan et Maxime sont particulièrement motivés. « Le numérique, ce sont les métiers du futur », estime le premier. « Il faut savoir manier les outils qui sont autour de nous », renchérit le second. Certains d’entre eux ont débuté au collège sur Scratch. D’autres ont participé à des concours de codage. Ioana, qui a un programmateur dans la famille, commence déjà à scruter les codes sources qui se cachent derrière les pages Web. « Internet, les smartphones, on les utilise tous les jours, ça m’intéresse de savoir comment ça marche », souligne la jeune femme.
Plus de perspectives
Au menu de cette année, des initiations aux langages HTLM, Java, CSS, Python, à la programmation, aux bases de données ou encore à l’architecture informatique et à l’administration de réseaux. Le numérique est déjà un secteur en pleine croissance, pourvoyeur de milliers d’emplois en France comme à l’étranger. Et ce n’est sûrement que le début… Pourtant, la spécialité NSI ne remporte pas encore le succès attendu. Dans l’académie, seuls 5,5% des élèves de 1re l’intègrent dans leur choix. « Cette matière est encore méconnue et les élèves pensent que SVT, maths ou sciences physiques leur ouvriront plus de portes après », avance Gildas Cousin, à l’origine enseignant en mathématiques et qui a suivi une formation supplémentaire de 125 heures.
Pour contrer cet argument, la rectrice d’académie compte ouvrir une nouvelle classe préparatoire aux grandes écoles Mathématiques, physiques, informatique et ingénierie (MP2I). Celle-ci puisera dans le vivier de NSI. Bénédicte Robert lance aussi un appel pour proposer cette spécialité dans quatre lycées supplémentaires afin qu’elle soit présente dans la majorité des établissements. « Nous allons également multiplier dès cette année les opérations de culture scientifique, les concours de programmation, les témoignages de chercheurs, d’étudiants avec un focus sur des filles qui ont réussi dans ces métiers. » En ligne de mire, la création d’une filière de formation et d’emploi sur l’EdTech.
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